Au Canada, des chercheurs en kinésiologie ont publié une étude établissant un lien direct entre les aliments ultra-transformés et une mauvaise santé. Plus précisément, ces aliments suscitent une réaction de notre organisme similaire à celle se déclenchant suite au contact avec un pathogène, par exemple.
Une réaction de type « réponse à un état inflammatoire »
Ceci n’est pas un scoop, la malbouffe (junk food) est aujourd’hui un problème de santé publique. En fin d’année 2024 notamment, l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publiait un rapport alarmant. Selon les auteurs, ce type d’alimentation implique des coûts sanitaires cachés s’élevant à un total 8 100 milliards de dollars, ce qui peut parfois représenter jusqu’à 10% du PIB de certains états. L’une des principales raisons n’est autre que la généralisation d’une alimentation pauvre en céréales complètes au profit de produits transformés, entre autres.
Ces produits transformés (ou ultra-transformés) préoccupent de plus en plus, comme en témoigne une nouvelle étude publiée dans la revue Nutrition & Metabolism le 7 mai 2025. Selon les chercheurs en kinésiologie de l’Université McMaster (Canada), il existe un lien fort entre la consommation de ces aliments et la production de protéine C-réactive (CRP). Cette dernière est générée par le foie en réponse à un état inflammatoire (ou infectieux) dans le corps.
Pour les auteurs, notre organisme perçoit ces aliments comme des corps étrangers et non comme de la nourriture. Or, il est important de rappeler qu’il ne s’agit pas ici d’aliments entiers mais de substances extraites d’aliments ou de solutions chimiques, si bien que notre corps les détecte de cette façon.

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Crédits : Rupert Weidemann / iStockUn remplacement des aliments plus sains
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont analysé les données relatives à 6 000 personnes au Canada, intégrant un large panel d’âges, de conditions de santé et de milieux socio-économiques. Ces volontaires ont rempli un questionnaire en lien avec une enquête menée par Santé Canada, avant une évaluation personnelle au sein de cliniques mobiles.
Selon les résultats, les participants consommaient en moyenne plus de trois portions d’aliments ultra-transformés par jour, avec une moyenne haute de six par jour pour les plus gros consommateurs. Or, ces derniers sont plus susceptibles d’être des hommes aux revenus modestes et avec un niveau d’éducation également peu élevé. Pour les chercheurs, les aliments ultra-transformés ont tendance à remplacer des aliments plus sains comme les fruits et légumes, dans le quotidien de ces individus.
Dans la mesure où actuellement, les aliments ultra-transformés représentent près de 45% de l’apport énergétique quotidien des citoyens canadiens de 20 ans et plus, l’inquiétude et de mise. Par ailleurs, si l’étude en question concerne le Canada, des conclusions assez similaires pourraient concerner les États-Unis et dans une moindre mesure, certains pays européens et asiatiques.