Dans quelques heures, l’humanité aura brûlé toutes les ressources naturelles que notre planète peut reconstituer sur un an

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Crédits : Mediadeka / Pixabay

Pour cette année 2020, l’humanité aura brûlé toutes les ressources naturelles que notre planète peut reconstituer d’ici samedi, selon le Global Footprint Network. Notez que pour la première fois depuis des années, ce « jour du dépassement » a été reculé en raison de la crise du Covid-19.

Après avoir touché votre salaire au début du mois, il vous arrive parfois de dépenser tout cet argent avant l’arrivée de la prochaine paye. En conséquence, vous devez alors « piocher » dans les réserves (quand il y en a). Avec notre planète, c’est un peu la même chose. Nous avons chaque année un « budget écologique » à ne pas dépasser. Seulement, notre rythme de consommation actuel nous oblige à dépenser plus que ce que notre planète est en mesure de nous offrir.

Depuis quelques années déjà, le Global Footprint Network marque les esprits en calculant le « jour de dépassement ». Entendez par là, le jour à partir duquel l’humanité vit « à crédit ». Il y a 20 ans, ce jour se fixait par exemple au 29 septembre. En 2017, nous avons placé la barre au 2 août et, deux ans plus tard, nous devions la placer au 29 juillet. Autrement dit, plus on avance dans le temps et plus ce triste jalon arrive tôt.

Un recul historique

Cette année sera une exception, puisque le « jour du dépassement de la Terre » devrait tomber ce samedi 22 août 2020, soit trois semaines plus tard qu’en 2019. À ce stade, le Global Footprint Network estime que l’humanité utilise 60 % de plus que ce qui peut être renouvelé, soit l’équivalent de 1,6 planète.

Ce recul significatif s’explique par les mesures de confinement adoptées dans le monde en raison de la pandémie de coronavirus, explique l’Institut de recherche. Durant cette « période creuse » de consommation, notre empreinte carbone aurait été réduite d’environ 14,5 % par rapport à l’année dernière, peut-on lire dans le rapport. Les récoltes de bois ont également chuté de 8,4 %, en raison de la faible demande.

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Grâce au confinement, le jour du dépassement de la Terre recule de trois semaines. Crédits : Global Footprint Network

L’occasion de changer les choses

Pour Mathis Wackernagel, président de Global Footprint Network, ces efforts de contrôle de la pandémie montrent qu’il est possible de changer les habitudes de consommation. Et de le faire dans un court laps de temps. Ce nouveau «jour de dépassement», dit-il, est une «occasion sans précédent de réfléchir à l’avenir que nous voulons».

La principale leçon à tirer de cette crise, explique-t-il, est que les individus peuvent «efficacement s’aligner et collaborer à la poursuite d’un objectif commun lorsqu’ils reconnaissent que leur propre vie et celle des personnes qu’ils aiment peuvent être en danger».

Alors que l’heure est à la reconstruction de nos économies et de nos vies, nous devrions alors «concentrer nos efforts sur des stratégies fondées sur la sécurité des ressources biologiques et la prospérité de notre seule et unique planète», conclut-il.