Les jouets genrés dissuaderaient les filles de devenir ingénieures ou scientifiques 

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Une récente étude stipule que les jouets en rapport à l’ingénierie, les technologies et les sciences pourraient décourager les jeunes filles d’accéder aux métiers correspondants à ces domaines. La faute est en partie imputée à l’industrie du jouet qui cherche à optimiser ses volumes de vente.

Cette étude parue le 6 décembre 2016 a été menée par la plus grande institution d’ingénierie professionnelle pluridisciplinaire au monde, à savoir l’Institution of Engineering and Technology (IET) basée à Londres. Repérée par The Guardian, celle-ci estime que les jouets genrés contribuent à la différenciation des sexes sur le long terme et cela affecterait la carrière professionnelle des femmes.

Selon l’étude, un jouet en rapport aux sciences, à l’ingénierie et aux technologies a en moyenne trois fois plus de chance d’être commercialisé s’il est destiné aux garçons. De plus, 89 % des jouets destinés aux filles arborent toujours des couleurs plutôt portées sur le rose. Mona Zegaï, doctorante en sociologie et spécialiste du genre et des jouets pour enfant, déclarait déjà il y a quelques années :

« La société nous apprend ce qu’est un homme ou une femme, les enfants apprennent qui fait quoi par les jouets, mais aussi par plein d’autres biais. Ce que l’on sait c’est que le jeune enfant attribue un sexe aux personnes selon des indices socioculturels : si quelqu’un a les cheveux longs, c’est une femme, s’il a les cheveux courts, c’est un homme.

Pour un jeune enfant, si une personne se coupe les cheveux elle peut changer de sexe. Du coup ils sont très soucieux de respecter les rôles de genre sinon ça remet en question leur sexe, donc leur identité. »

Cependant, l’étude de l’Institution of Engineering and Technology va beaucoup plus loin en expliquant que cette différentiation aurait des répercutions sur la carrière professionnelle des jeunes filles qui seraient dissuadées inconsciemment dès le plus jeune âge d’accéder plus tard aux métiers relatifs aux sciences, à l’ingénierie et aux technologies. Au Royaume-Uni, seulement 9 % des ingénieurs sont des femmes et en France, ces dernières sont seulement 28,2 % des élèves d’écoles d’ingénieurs.

« Les stéréotypes sociétaux qui conduisent à l’élaboration de ces listes genrées pourraient avoir des retombées sur la prochaine génération d’ingénieurs, particulièrement sur les filles, impactant leurs futurs choix de carrière », explique l’IET.

Pour l’organisme, la faute est partagée à la fois par les fabricants de jouets, les parents ainsi que les moteurs de recherche en ligne orientant les recherches.

Sources : The Guardian – 8e ÉtageMademoizelle.com