Joe Biden : le « retour » de la science aux États-Unis !

Joe Biden
Crédits : Gage Skidmore / Wikipedia

Le 46e président des États-Unis Joe Biden a adressé une lettre de mission au Pr Eric Lander, éminent biologiste et mathématicien. Ce dernier va devenir le nouveau conseiller de la Maison Blanche pour la Science et la Technologie (S&T). Avec cette décision, le nouveau président entend signer le « retour » de la science dans son pays.

Un éminent biologiste à la Maison Blanche

Ceux qui avaient encore des doutes peuvent se rassurer : Joe Biden vient de prouver sa volonté d’effacer les affres de Donald Trump en matière de sciences. Il faut dire que l’ancien président avait faire coulé beaucoup d’encre lors de son arrivée en 2017. Il avait en effet nommé deux climatosceptiques à autant de postes clés en matière d’écologie. Surtout, celui-ci avait fermé la division des sciences de l’Office of Science and Technology Policy de la Maison-Blanche (OSTP). Comme l’explique l’Associated Press dans une dépêche du 18 janvier 2021, Joe Biden est quant à lui déjà sur le pied de guerre.

En effet, le nouveau président élu constitue actuellement son équipe et n’a pas oublié le monde scientifique en nommant le Pr Eric Lander (voir photo ci-après), biologiste de renom ayant notamment participé au séquençage du génome humain (1988-2003). L’intéressé est également directeur du Broad Institute du MIT et Harvard, œuvrant pour améliorer la santé humaine en se fondant sur la génomique. Ainsi, il quittera sa fonction actuelle pour se consacrer au pays.

Eric Lander biologiste
Crédits : Venrix / Wikipedia

Du jamais vu depuis 77 ans !

Largement relayée via le hashtag #scienceisback, la décision de Joe Biden plaît beaucoup. De plus, Eric Lander ne sera pas le simple remplaçant de son prédécesseur Anthony Fauci, ce dernier n’ayant eu d’autre choix que de composer avec un Donald Trump complètement perdu face la crise sanitaire actuelle. Eric Lander devra assumer une feuille de route dont l’ambition est inédite depuis 77 ans. À l’époque de Franklin D. Roosevelt (en fonction de 1933 jusqu’à son décès en 1945), les États-Unis avaient en effet affirmé leur leadership en matière de sciences. Cela fut à l’origine d’une « fuite des cerveaux » (« brain drain » en anglais) de nombreux chercheurs en provenance d’autres pays.

Divers pôles d’attraction universitaires étasuniens ont capté ce flux de cerveaux étrangers durant des décennies comme Harvard, Stanford, MIT ou encore Berkeley. Le classement de Shanghai rassemble par exemple les meilleurs établissements d’enseignement supérieur du monde. Or, sur les quinze meilleurs établissements figurant dans l’édition 2020, douze se trouvent aux États-Unis. En effet, le grand chelem ne s’est fait pas en raison de la présence des universités de Cambridge et d’Oxford (Royaume-Uni, 3e et 9e) et de Paris-Saclay (France, 14e). Par ailleurs, les universités chinoises semblent monter en puissance, à l’image de la Tsinghua University (29e).

Après le passage de Donald Trump à la Maison Blanche, Joe Biden désire donc insuffler une nouvelle dynamique. La feuille de route contient cinq points dont le but sera de « rafraîchir et revigorer » la stratégie nationale étasunienne en science et technologie. Pour Eric Lander, il s’agira de faire des recommandations à propos des stratégies générales, des actions spécifiques et des nouvelles structures qu’il y aurait à mettre en place.