Le jeune sang humain aurait-il des vertus anti-âge ?

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Le jeune sang aurait-il des vertus régénératrices sur le vieillissement ? Dans la culture populaire, cette pratique relève plutôt de mythes et de la littérature macabre, mais des chercheurs se penchent sur les éventuels bienfaits du jeune sang pour prévenir des maladies neurologiques associées au vieillissement.

L’idée selon laquelle le jeune sang humain pourrait avoir des vertus anti-âge a toujours été répandue et si elle peut être parfois considérée comme malsaine et éthiquement contestable, des chercheurs étudient tout de même une éventuelle application clinique de cette idée loin du côté « vampire » et macabre de la question et loin des pratiques déjà réalisées sur des animaux, notamment la parabiose.

En effet, le neurologue Tony Wyss-Coray et co-directeur du Centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer de l’Université de Stanford, en Californie, a de son côté effectué plusieurs années de recherche sur cette question chez la souris avec des expériences contestables impliquant la parabiose, à savoir une technique expérimentale qui consiste à souder deux organismes entre eux. « En général, nous apparions une souris de 3 mois (l’équivalent de 20 ans chez l’homme) et une souris de 18 mois (l’équivalent de 65 ans chez l’homme). Nous les laissons vivre soudées pendant cinq semaines et observons les changements moléculaires, cellulaires, subcellulaires, etc. » explique le neurologue sur sa chaîne YouTube où il partage toutes les étapes de ses expériences. Si avec cette pratique, le cerveau des vieilles souris voit augmenter son activité synaptique, sa neurogenèse et sa plasticité, nous sommes là bien trop proches de la cruauté animale.

Toutefois, des chercheurs tentent de découvrir les mécanismes à l’origine de ces résultats pour permettre de les reproduire chez l’homme, dans un cadre bien moins extrême, nous apprend Motherboard. Le neurologue Tony Wyss-Coray lui-même tente d’évaluer les éventuels bénéfices du jeune sang en prévention des maladies neurologiques associées au vieillissement. Des essais cliniques sont d’ailleurs actuellement en cours sur des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Ils impliquent des infusions de plasma prélevées à des individus jeunes. Selon la revue Science, les résultats de ces essais cliniques devraient paraître d’ici plusieurs mois.