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Un jeune garçon redécouvre une grenouille considérée comme éteinte depuis au moins 30 ans

Crédits : LuisA. Coloma/Centro Jambatu

Il y a parfois de belles surprises en matière de conservation animale. Un jeune enfant mettait la main il y a quelques jours sur une grenouille équatorienne considérée comme éteinte depuis au moins trente ans. Les chercheurs vont maintenant s’atteler à relancer l’espèce.

Atelopus ignescens est une espèce éteinte d’amphibiens de la famille des Bufonidae. Endémique de l’Équateur, elle se rencontrait entre 2 800 et 4 200 m d’altitude de la province d’Imbabura à celles de Chimborazo et de Bolívar. Du moins, c’est ce que l’on pouvait lire jusqu’à présent. L’espoir est de nouveau permis puisqu’un jeune garçon a récemment découvert une petite colonie près de sa maison.

En 2016, le Centre Jambatu pour la recherche et la conservation des amphibiens avait en effet proposé mille dollars de récompense à quiconque pouvait retrouver la grenouille perdue. Le but de cette manœuvre était avant tout de sensibiliser à la conservation des amphibiens. À vrai dire, ils ne s’attendaient pas vraiment à ce que la grenouille soit effectivement retrouvée ! Se baladant près de sa maison, un jeune garçon est alors tombé sur toute une colonie, car il ne s’agit pas ici d’une, mais bien de 43 grenouilles.

L’équipe de biologistes dépêchée sur place a alors eu la lourde tâche de prélever chacune des grenouilles qui seront maintenant élevées en captivité. Malgré un travail minutieux et coûteux, l’élevage en laboratoire est sans doute le dernier recours contre l’extinction selon les chercheurs.

Andrew Gray, de l’Université de Manchester (Royaume-Uni), affirme que l’élevage en captivité est en effet « essentiel pour empêcher ces amphibiens vulnérables d’être éliminés par la prochaine vague de maladie ou par un changement même minime dans leur environnement naturel. Ces grenouilles pourraient disparaître à tout moment », explique le biologiste. « Alors si nous parvenons à booster leur reproduction, ce sera un filet de sécurité pour l’avenir. Des œufs sont déjà éclos et après avoir testé différents types de nourritures, nous sommes maintenant en mesure de nourrir nos têtards captifs ».

C’est un bel espoir de conservation donc. Cet élevage permettra par ailleurs de renforcer les travaux menés sur les espèces de grenouilles menacées partout dans le monde. Et ce, grâce à un petit bonhomme !

 

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Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.