À quoi pouvaient bien servir ces énormes jarres en pierre découvertes en Inde ?

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Crédits : Tilok Thakuria

Plusieurs centaines de jarres en pierre ont été découvertes sur les coteaux de l’extrême nord-est de l’Inde. Comparables à d’autres contenants vieux de 2 400 ans déterrés au Laos, ces structures auraient pu être utilisées lors de cérémonies funéraires d’après les archéologues.

Les jarres en pierre sont un véritable phénomène archéologique en Assam, à l’est de l’État indien de Meghalaya. Des caractéristiques similaires sont également présentes au nord du Laos. Des archéologues britanniques avaient découvert les premières de ces jarres en 1928, éparpillées sur quatre sites. Cependant, la région est si éloignée et souvent si difficile d’accès qu’aucune autre fouille n’y a été effectuée jusqu’en 2014.

Dès lors, l’archéologue Tilok Thakuria, de l’Université North Eastern Hill, et l’archéologue Tiatoshi Jamir, de l’Université du Nagaland, ont effectué un enregistrement systématique de toutes ces structures. Dans le cadre d’une étude publiée dans la revue Asian Archaeology, les deux archéologues présentent d’ailleurs les résultats d’une enquête de 2020 menée dans la province de Dima Hasao, dans l’État d’Assam. Les chercheurs y ont isolé onze sites différents, séparés de quelques kilomètres les uns des autres, abritant un total de plus de 700 jarres.

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Crédits : Tilok Thakuria
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Crédits : Tilok Thakuria
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Crédits : Tilok Thakuria

Des jarres pour enterrer les morts ?

Beaucoup sont hautes et cylindriques, là où d’autres sont coniques au fond ou ont la forme de deux cônes joints à leur plus grande largeur. Chacun de ces pots a été laborieusement sculpté dans du grès local et est assez grand pour contenir les os d’un corps humain ou même un corps dans une position accroupie.

Ainsi, comme au Laos, les chercheurs pensent que ces jarres ont peut-être été utilisées en guise de sépultures humaines pour enterrer les morts. Il est également possible que ces énormes bocaux d’Assam aient été utilisés pour exposer les corps à l’environnement jusqu’à ce qu’il ne reste que les ossements. Cependant, aucun reste humain n’a encore été trouvé dans ou à proximité de ces contenants. Les Naga locaux, qui connaissent l’existence de ces jarres, rapportent que certaines d’entre elles contenaient autrefois des restes incinérés, des perles et d’autres artefacts.

On ignore également qui est à l’origine de ces structures. Il pourrait s’agir des mêmes personnes ayant fabriqué les jarres en pierre au nord du Laos, mais rien ne le prouve encore.

Les chercheurs espèrent maintenant retourner dans la région pendant sa saison sèche, qui débute en décembre, pour fouiller et documenter de manière approfondie certains de ces sites. Ils prévoient notamment de creuser autour et sous les jarres pour sonder la présence d’ossements. S’ils en trouvent, ils pourraient alors peut-être analyser de l’ADN susceptible de nous en apprendre davantage sur les personnes qui en sont à l’origine, tout comme sur leurs motivations.