Les températures mondiales sont en constante augmentation, avec l’année 2023 confirmée comme la plus chaude jamais enregistrée. Une nouvelle étude suggère qu’intégrer la nature dans les zones urbaines, et notamment des jardins botaniques, pourrait être une stratégie très efficace pour atténuer les effets des vagues de chaleur.
Des vagues de chaleur de plus en plus fortes
Les vagues de chaleur sont une préoccupation majeure pour la société, car elles ont un impact négatif sur la santé humaine, l’économie et les écosystèmes. Elles sont généralement définies comme des épisodes au cours desquels la température de l’air dépasse certains seuils sur des jours ou des semaines.
Ces phénomènes résultent d’une combinaison de facteurs, notamment l’augmentation de la densité urbaine, les températures estivales élevées de l’air et l’intensification des activités anthropiques, entraînant une génération de chaleur excédentaire et une réduction de l’albédo et du refroidissement par transpiration. Par conséquent, cela entraîne des températures diurnes élevées en été et, notamment, des nuits plus chaudes.
Ces vagues de chaleur ont considérablement augmenté en fréquence et en intensité depuis les années 1950 en raison du changement climatique, ce qui n’a pas été sans conséquences. Entre 1998 et 2017, ces phénomènes auraient ainsi causé plus de 166 000 décès dans le monde et des pertes économiques importantes.
Nous savons également que les températures extrêmes devraient persister au 21e siècle, nécessitant ainsi des actions gouvernementales pour atténuer les risques pour la santé et la mise en place d’infrastructures de refroidissement.
Nous avons par ailleurs connaissance depuis un certain temps que les espaces verts et l’eau peuvent refroidir les villes, mais à quel point ? Une récente étude nous fournit l’image la plus complète de ce phénomène à ce jour.

Introduire la nature
Dans le cadre de leurs travaux, des chercheurs de l’Université de Surrey, au Royaume-Uni, ont effectué une méta-analyse de plus de 27 000 articles de recherche en se concentrant sur cinq types d’espaces verts : les jardins botaniques, les zones humides, les jardins pluviaux, les arbres plantés le long des routes et les parcs urbains.
Notez que les jardins botaniques sont des espaces aménagés principalement pour la conservation et la présentation de diverses plantes, souvent organisées selon des critères botaniques ou géographiques. Ils peuvent abriter une grande diversité de végétation, offrant ainsi un environnement propice à la réduction de la chaleur grâce à l’ombre fournie par les plantes.
Les habitats tels que les marais, les tourbières et les zones inondées ont quant à eux la capacité unique de maintenir des niveaux élevés d’humidité. Ils contribuent à abaisser la température environnante en raison de l’évaporation de l’eau qui a un effet rafraîchissant.
Enfin, les jardins pluviaux sont conçus pour gérer et filtrer les eaux de pluie, réduisant ainsi les risques d’inondation. En plus de leur fonction de gestion des eaux pluviales, ces jardins peuvent également contribuer à la réduction de la chaleur en apportant de la verdure et en favorisant l’évaporation de l’eau.

Jusqu’à 5°C de réduction sous certaines conditions
Au terme de leurs analyses, les chercheurs ont alors découvert que les jardins botaniques pouvaient réduire la température de l’air des centres-villes jusqu’à 5 °C. Les zones humides et les jardins pluviaux ont également montré des effets significatifs, avec des baisses de température respectives de 4,7 °C et 4,5 °C. Les arbres plantés le long des rues ont contribué à abaisser la température de l’air de 3,8 °C, tandis que les parcs urbains ont atteint 3,2 °C.
Les chercheurs concluent que toutes ces infrastructures offrent des avantages en matière de refroidissement, soulignant l’importance de réintroduire la nature dans les zones urbaines en cours de densification et d’expansion. Cependant, ils notent qu’il n’y a pas de solution universelle et que des évaluations approfondies sont nécessaires pour adapter les interventions urbaines à chaque contexte local.
Les détails de l’étude sont publiés dans The Innovation.