Après l’Inde, le Japon va tenter de se poser sur la Lune

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Une illustration de SLIM arrivant pour un atterrissage sur la surface lunaire. Crédits : JAXA

Ce jeudi, le Japon s’est de nouveau illustré avec le lancement d’une petite fusée dont le carénage abritait deux charges utiles importantes. La première est un télescope à rayons X de la taille d’un bus scolaire chargé d’examiner certains des points les plus chauds de notre univers. La seconde un petit atterrisseur lunaire. Voici quels seront ses objectifs.

Un télescope à rayons X

La fusée japonaise H-IIA a décollé ce jeudi 7 septembre depuis les côtes de Tanegashima, une île du sud de l’archipel japonais. Environ 47 minutes après le début du vol, les deux missions nommée en abrégé XRISM et SLIM ont toutes deux emprunté leur trajectoire respective.

XRISM était le principal passager de ce lancement. Depuis une orbite à environ 560 km au-dessus de la Terre, cet observatoire étudiera certains des environnements les plus exotiques de l’univers, y compris l’accrétion de matière tourbillonnant autour des trous noirs, le plasma vésiculeux imprégnant les amas de galaxies et les restes d’étoiles massives en explosion.

Pour ce faire, le télescope se focalisera sur les rayons X qui, contrairement aux autres longueurs d’onde de la lumière, ne peuvent être détectés qu’au-dessus de l’atmosphère terrestre.

Son instrument clé, baptisé Resolve, aura une résolution bien supérieure à celle des observatoires à rayons X actuellement en orbite. Il sera chargé de mesurer de minuscules changements de température lorsque ces rayons frapperont sa surface. Pour fonctionner, Resolve devra donc être refroidi légèrement au-dessus du zéro absolu.

XRISM intègre également un deuxième instrument nommé Xtend qui fonctionnera simultanément avec Resolve. Pendant que ce dernier effectuera un zoom avant, Xtend fera un zoom arrière, offrant aux scientifiques des vues complémentaires des mêmes sources de rayons X sur une zone plus grande.

Notez que l’agence spatiale du Japon collabore sur cette mission avec la NASA, mais également avec l’Agence spatiale européenne qui a contribué à la construction du télescope. En contrepartie, les astronomes européens se verront attribuer une partie du temps d’observation.

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Illustration du télescope spatial XRISM. Crédits : JAXA

Un petit atterrisseur aux grandes ambitions

SLIM est un petit atterrisseur lunaire développé par le Japon dont les objectifs ne sont pas réellement scientifiques. Il s’agira essentiellement de démontrer l’efficacité d’un système de navigation précis visant à s’installer sur une cible plus petite. La mission consistera à se poser près du cratère Shioli.

Actuellement, les systèmes de navigation des atterrisseurs les obligent en effet à viser des zones très étendues. Le site visé par la mission indienne Chandrayaan-3 mesurait par exemple environ 11 km de large sur 50 km de long. Cela est principalement dû au fait que les systèmes basés sur la vision installés sur ce type de vaisseau sont limités. En effet, les puces informatiques capables de résister aux conditions de l’espace ne peuvent fournir qu’environ un centième de la puissance de traitement des puces haut de gamme utilisées sur Terre. Ainsi, en raison des risques d’accident associés, les atterrisseurs sont généralement dirigés vers des terrains plus plats et souvent moins intéressants.

Dans le but de remédier à cela, la JAXA a développé des algorithmes de traitement d’image capables de s’exécuter rapidement sur les puces spatiales les plus lentes. Un système de navigation plus précis permettrait alors aux futurs engins d’atterrir plus près de terrains accidentés présentant un intérêt scientifique.

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Illustration de SLIM. Crédits : JAXA

En cas de succès, le Japon pourrait donc changer la donne en matière d’atterrissage lunaire, en plus de devenir le cinquième pays à se poser sur place. Cependant, le vaisseau entreprend un voyage détourné de quatre mois, le but étant d’utiliser le moins de propulseurs possible. Compte tenu de sa trajectoire, SLIM ne sera donc pas nécessairement le prochain atterrisseur à tenter de se poser sur la Lune. Deux vaisseaux américains signés d’Astrobotic Technology et d’Intuitive Machines, dont les lancements sont prévus cette année, emprunteront en effet des chemins plus directs.