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Japon : le rire pour réduire les risques de maladies cardiovasculaires

30Au Japon, des élus ont voté une ordonnance officielle qui invite les habitants à rire au moins une fois par jour. L’objectif ? Diminuer les risques de maladies cardiovasculaires et ainsi sauver des vies. Il s’avère que les élus se sont basés sur une étude scientifique tout à fait sérieuse pour adopter leur texte.

Une ordonnance, deux recommandations

Selon une publication de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) de 2021, près de dix-huit millions de personnes ont sont mortes de maladies cardiovasculaires en 2019. Cela représente 32% de tous les décès dans le monde et parmi ces décès, 85% ont pour cause des infarctus du myocarde ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Prévenir ces maladies cardiovasculaires semble ainsi être une nécessité.

Au Japon, une ordonnance a été récemment votée par des élus. Comme l’indique le quotidien nippon Asahi Shimbun dans un article du 7 juillet 2024, l’Assemblée préfectorale de la préfecture de Yamagata a adopté un texte qui conseille aux habitants de rire au moins une fois par jour. D’après les élus, le rire pourrait en effet sauver des vies en limitant les risques de maladies cardiovasculaires.

Par ailleurs, le texte prévoit une autre recommandation concernant cette fois les entreprises. En effet, elles sont invitées à créer un espace plus propice au rire. De plus, il a également été décidé que chaque huit du mois serait une journée dédiée à la promotion du rire.

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Une étude scientifique sérieuse

Si ces recommandations peuvent faire sourire au premier abord, il faut savoir que les élus se sont basés sur une étude très sérieuse. À la faculté de médecine de l’Université de Yamagata, une équipe a tenté de trouver des corrélations entre le rire et les problèmes de santé les plus graves. Pas moins de 17 000 habitants ont donc fait l’objet d’un suivi durant près de cinq années, principalement des femmes et des hommes âgés de plus de quarante ans. Chaque année, ces volontaires effectuaient un check-up et répondaient à un questionnaire portant sur leur quotidien, incluant notamment leur « capacité » à rire.

Après avoir établi des statistiques sur la fréquence du rire des participants, les chercheurs ont comparé ces données à celles concernant les maladies cardiovasculaires et les éventuelles causes de décès de ces mêmes habitants. Selon les résultats, le panel incluait 257 morts et 138 problèmes cardiovasculaires. Or, les auteurs de l’étude ont découvert qu’il existait légèrement plus de risque de décès ou de maladies cardiovasculaires chez les habitants dont le rire se faisait plus rare.

Enfin, si l’ordonnance part évidemment d’un bon sentiment, elle ne fait pas vraiment l’unanimité. Effectivement, une part non négligeable des élus, principalement du centre et de gauche, ont voté contre le texte, car ils le trouvent tout simplement ridicule. Ces élus réfractaires ont déclaré qu’il n’était pas normal de promouvoir le rire; car la population incluait des personnes souffrant déjà de maladie ou encore de graves problèmes personnels. Certains élus ont même jugé que le rire forcé pouvait être une atteinte aux droits de l’Homme.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.