Après l’amorce de l’abandon des disquettes dans l’administration en 2022, le Japon semble avoir enfin réussi sa dématérialisation des données. Les disquettes, en fort déclin dans les années 1990, ne sont désormais plus d’actualité au pays du soleil levant.
Une bureaucratie complètement dépassée
Entre tradition et modernité, le Japon n’est pas à un paradoxe près. Jusqu’à récemment, ce pays utilisait encore massivement des disquettes, un support amovible de stockage de données informatiques décliné en trois tailles (8, 5,25 et 3,5 pouces). Pourtant, avec l’avènement des CD et d’Internet, puis des clés USB et des cartes SD, les disquettes avaient quasiment disparu durant les années 2000.
En 2021, en pleine pandémie de Covid-19, le Japon rencontre d’importants problèmes dans le cadre de la mise en place de son système de tests et de vaccination. À ce moment-là, le cœur de la problématique n’est autre qu’une bureaucratie complètement dépassée, dont les méthodes reposaient encore sur des supports papier et des technologies obsolètes, dont les fameuses disquettes. En 2022, le ministère du Numérique nippon annonce donc avec vigueur un abandon progressif, mais rapide de ce système de stockage, soit plus d’une décennie après l’arrêt de la production par Sony, l’un des fleurons technologiques du Japon.
Plus de 1 000 lois supprimées
Selon un article publié par l’agence de presse Reuters le 3 juillet 2024, cet abandon des disquettes s’est finalement soldé par un succès deux ans après les premières annonces. La « guerre des disquettes » a donc été remportée par un ministère du Numérique qui a supprimé plus d’un millier de lois et autres réglementations qui encadraient l’utilisation des disquettes depuis des années. De plus, le gouvernement a communiqué à l’administration l’arrêt des demandes de supports physiques pour environ 2 000 formulaires de tout type.
Toutefois, le ministère du Numérique cible désormais une autre technologie obsolète depuis assez longtemps : le fax (ou télécopieur). Considéré comme ringard depuis le milieu des années 2000, ce moyen de communication est encore très utilisé par la bureaucratie nipponne. Or, cette dernière ne cèdera pas facilement face aux pressions du ministère, surtout après avoir perdu l’usage des disquettes.
Alors que le Japon se trouve généralement à la pointe de la technologie, il occupe actuellement une 32e place médiocre au classement de la compétitivité numérique de l’Institute Management Development (IMD). Ce classement est établi après l’évaluation de 64 pays concernant leur capacité à adopter et tester des technologies numériques comme moteur clé de la transformation économique dans les entreprises, le gouvernement et la société en général.
