Les onna-bugeishas, quand les femmes prenaient les armes aux côtés des samouraïs

Tomoe Gozen, figure emblématique des onna-bugeishas Crédits : Wikimedia Commons

Les onna-bugeishas étaient des femmes combattantes issues de la haute société du Japon médiéval, prenant les armes aux côtés des samouraïs. Cette classe contrastait avec l’image de la femme traditionnelle japonaise.

Épouse modèle, raffinement, apparence quasi divine, telle est l’image que de nombreuses personnes se font de la femme japonaise, qui plus est il y a plusieurs centaines d’années. Traditionnellement, la femme japonaise est une femme au foyer cultivée et dévouée à sa famille et à son mari. Dans ces conditions, et comme dans beaucoup de sociétés, la femme n’a pas beaucoup eu l’occasion de sortir de ce carcan imposé par la gent masculine.

Sans cesse dans l’ombre des hommes, les femmes japonaises ont néanmoins un exemple de bouleversement de la tradition en la personne des onna-bugeishas, ces épouses, veuves, filles et rebelles, membres de la classe bushi (nobles guerriers). Elles étaient formées aux armes telles que le naginata, proche du fauchard à lame courbe, et au kaiken, une sorte de petit sabre à l’allure de dague. Ces femmes avaient la vocation de protéger leur maison et leur famille, ainsi que leur honneur en temps de guerre.

La formation des armes se faisait dans l’apprentissage du Tanto Jutsu (voir vidéo en fin d’article), un art martial traditionnel japonais. Bien que beaucoup de femmes apprenaient en général une version secondaire de cet art martial plus tourné vers la défense, les onna-bugeishas pratiquaient la version classique destinée au combat, tout comme leurs homologues masculins. À savoir que la première femme onna-bugeisha fut l’impératrice Jingu (170-269) dont la légende est populaire dans la société japonaise à tel point que celle-ci a été la première femme à figurer sur un billet de banque, en 1881.

Tomoe Gozen au combat
Crédits : Wikimedia Commons

Cependant, la plus célèbre figure des onna-bugeisha fut Tomoe Gozen (1157-1247), dont la légende et la vraie vie se sont entremêlées à tel point que la vérité demeure un mystère. Le Heike Monogatari, célèbre ouvrage de la littérature classique du Japon, dépeint le portrait d’une femme intelligente, belle, talentueuse en équitation aussi bien qu’au combat et au maniement du sabre ou de l’arc. Politicienne et général hors pair, Tomoe Gozen était respectée de tous les hommes.

Sources : HitekJapanization