Au Japon, cette énorme hydrolienne pourrait changer les choses

turbine hydrolienne
Crédits : IHI Corp

Au Japon, des scientifiques ont obtenu les premiers résultats de l’immersion d’une énorme turbine de 330 tonnes dans l’océan Pacifique. L’objectif ? Produire de l’électricité grâce aux courants maritimes, plus précisément le Kuroshio, et permettre au Japon d’abandonner progressivement les énergies fossiles.

Une grosse turbine pour une grosse production

Le Kuroshio (ou courant noir) est le second courant le plus puissant au monde après le célèbre Gulf Stream. Débutant dans l’ouest de l’océan Pacifique, au large de la côte orientale de Taïwan, il se dirige vers les eaux au nord-est du Japon. Le Kuroshio y fusionne avec la dérive orientale du courant du pacifique nord. Il y joue un rôle comparable au Gulf Stream dans l’Atlantique en transportant des eaux chaudes tropicales vers le Nord ainsi que les régions polaires.

Comme le détaille de manière très précise un article de Bloomberg du 31 mai 2022, la société IHI Corp désire exploiter le Kuroshio. Il y a quatre ans, elle a immergé une turbine (hydrolienne) de 330 tonnes dans l’océan Pacifique afin de produire de l’électricité grâce à ce courant. Selon ses estimations, le Kuroshio permettrait une production de 200 gigawatts, soit 60 % de la capacité de production actuelle du Japon.

L’objectif est de permettre au Japon de se défaire de sa dépendance au pétrole. Il s’agit en effet du pays qui possède le plus d’installations solaires au monde, mais il reste malgré cela très dépendant des énergies fossiles pour compléter sa production d’énergie. Surtout, l’hydrolienne aurait une efficacité de 70 % selon les chercheurs contre seulement 15 % pour le solaire. « Les courants océaniques ont un avantage en termes d’accessibilité au Japon », a déclaré Ken Takagi, de la Graduate School of Frontier Sciences.

turbine hydrolienne schéma
Schéma de l’hydrolienne capable d’exploiter le Kuroshio.
Crédits : IHI Corp

Une utilisation sur le long terme dès 2030

Si les premiers tests de la turbine ont été concluants, il faudra attendre encore quelques années avant d’espérer voir cette machine fonctionner sur le très long terme. Les chercheurs pensent que cela arrivera vers 2030. En effet, il faut plonger l’hydrolienne entre 30 et 50 mètres de profondeur. Cela induit donc de véritables défis d’ingénierie. Ainsi, IHI Corp devra régler quelques problèmes avant que cette turbine puisse donner un réel élan à la transition énergétique du Japon.

En attendant, le pays cherche d’autres solutions pour exploiter l’océan. L’International Energy Agency affirmait par exemple par le biais de l’Ocean Energy Systems qu’il serait possible d’atteindre une production de l’ordre de 300 gigawatts d’ici 2050 en exploitant la force motrice des marées.