Le James Webb Telescope confirme sa première exoplanète

exoplanète
Impression d'artiste de K2-18b. Crédits : ESA/Hubble, M. Kornmesser

Des astronomes ont confirmé la présence d’une exoplanète en utilisant pour la première fois le James Webb Telescope. Ce monde relativement proche, nommé LHS 475 b, aurait quasiment le même diamètre que la Terre. Les résultats ont été présentés ce mercredi 11 janvier lors d’une conférence de presse de l’American Astronomical Society.

Et de une pour le JWT

L’équipe dirigée par Kevin Stevenson et Jacob Lustig-Yaeger, de l’Université Johns Hopkins, a choisi d’observer cette cible après avoir examiné les données du satellite TESS de la NASA. Ce dernier traque les exoplanètes en observant des baisses périodiques de luminosité d’étoiles proches, suggérant les passages répétés de mondes potentiels devant ces étoiles depuis son point de vue (méthode du transit). Cependant, il est souvent nécessaire de compléter ces observations avec d’autres instruments dans le but de confirmer ou non la présence de ces exoplanètes.

Pour ce travail, les astronomes ont utilisé le spectrographe proche infrarouge (NIRSpec) du James Webb Telescope. Les données recueillies ont permis d’isoler au moins deux transits en quatre jours terrestres à environ 41 années-lumière. Autre point intéressant : il s’agirait d’une planète rocheuse dont le diamètre serait quasi identique (99%) à celui de la Terre.

« Ces premiers résultats ouvrent la porte à de nombreuses possibilités futures pour étudier les atmosphères des planètes rocheuses avec l’observatoire« , a déclaré Mark Clampin, directeur de la division d’astrophysique au siège de la NASA à Washington. « Le JWT nous rapproche de plus en plus d’une nouvelle compréhension des mondes semblables à la Terre en dehors du système solaire , et la mission ne fait que commencer« .

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Graphique illustrant le changement de luminosité relative du système sur trois heures. Le spectre montre que la luminosité reste stable jusqu’à ce que la planète commence à transiter par l’étoile. Il diminue ensuite, représentant le moment où la planète est directement devant l’étoile. La luminosité augmente à nouveau lorsque la planète ne bloque plus l’étoile. Crédit : NASA, ESA, CSA, L. Hustak (STScI), K. Stevenson, J. Lustig-Yaeger, E. May/G. Fu/S. Moran

Un monde similaire à Vénus ?

Parmi tous les télescopes au sol et autres observatoires spatiaux opérationnels, seul le James Webb Telescope est en effet capable de caractériser les atmosphères d’exoplanètes de la taille de la Terre. Pour l’heure, en revanche, on ignore encore si cette planète nommée LHS 475 b propose une atmosphère. Les chercheurs devraient obtenir des spectres supplémentaires avec d’autres observations cet été.

Bien que LHS 475 b soit plus proche de son étoile que n’importe quelle planète du système solaire, son étoile naine rouge est moitié moins chaude que le Soleil. De fait, il serait encore possible que ce monde puisse effectivement supporter une atmosphère. Les observations du James Webb Telescope ont également révélé que la planète était plus chaude que la Terre de quelques centaines de degrés, amenant les chercheurs à conclure que ce monde pourrait potentiellement ressembler à Vénus, qui propose une atmosphère de dioxyde de carbone perpétuellement enveloppée de nuages ​​épais.