Le James Webb Telescope poursuit son développement autour du point de Lagrange 2. L’équipe de mission vient de compléter la seconde et la troisième des sept phases totales d’alignement de son miroir principal. Pour la première fois, les dix-huit segments individuels de la structure ont été placés de manière à ce qu’une seule étoile apparaisse au centre de l’image.
Le miroir principal du James Webb Telescope (6,5 m de diamètre) se compose de dix-huit segments de forme hexagonale taillés dans du béryllium répartis sur une plate-forme centrale et deux « ailes » latérales. Repliées avant le lancement afin que l’ensemble puisse s’adapter à l’intérieur du carénage de la fusée Ariane 5, ces dernières ont été déployées avec succès il y a plusieurs semaines. Désormais, l’heure est aux réglages afin que les dix-huit segments de ce miroir primaire agissent comme une seule surface collectrice de lumière.
Pour ce faire, les contrôleurs de mission s’appuient sur une caméra (NIRCam) capable de détecter les distorsions de la lumière entrante avec une extrême précision. Ensuite, 126 actionneurs se chargent de positionner, plier ou fléchir subtilement chaque segment en fonction des données transmises par l’instrument.
Pour effectuer ces réglages, la NASA se focalise sur HD 84406, une étoile située à près de 260 années-lumière de la Terre.
Un seul point de lumière
Les premières images capturées de cet objet étaient encore très floues, l’étoile apparaissant également sur chaque segment. Depuis, il y a eu du progrès. Au cours de la dernière mise à jour, l’équipe a en effet activé des ensembles de six miroirs à la fois de manière à repointer leur lumière pour qu’elles se chevauchent, de sorte qu’un seul point apparaisse au centre du champ.
Finalement, et pour la première fois, le James Webb Telescope a pu produire une image unifiée au lieu de dix-huit.

Malgré tout, bien que toutes les images soient au même endroit, elles y sont simplement superposées. Ainsi, les segments du miroir agissent toujours comme dix-huit petits télescopes plutôt qu’un seul grand. Comme dit plus haut, le but ultime est que ces structures se comportent comme un miroir unique, ce qui nécessite une mise au point plus minutieuse.
Les ingénieurs entament désormais la quatrième phase d’alignement des miroirs, connue sous le nom de Coarse Phasing. Au cours de ce travail, la NIRCam sera utilisée pour capturer les spectres lumineux de vingt paires distinctes de segments de miroir. Cela aidera l’équipe à identifier et à corriger le déplacement vertical entre les segments de miroir ou les petites différences de hauteur. Progressivement, les petits points encore flous au centre du champ deviendront alors de plus en plus nets.