Le James Webb Telescope vient de tirer ses propulseurs pour atteindre sa dernière adresse : le point de Lagrange 2. Après le rĂ©glage de son Ă©norme miroir et l’Ă©talonnage de ses instruments, l’observatoire spatial le plus puissant jamais lancĂ© pourra commencer Ă travailler Ă plus de 1,5 million de kilomètres de la Terre.
C’est fait ! Ce lundi 24 janvier, les opĂ©rateurs au sol ont effectuĂ© une dernière brĂ»lure de ses propulseurs pour maintenir le James Webb Telescope en position autour du point de Lagrange 2 (L2), oĂą les forces gravitationnelles de la Terre et du Soleil s’Ă©quilibrent. Cette orbite maintiendra le tĂ©lescope dans la mĂŞme position par rapport Ă la Terre et au soleil et garantira que le soleil ne sera pas Ă©clipsĂ© par la Terre du point de vue du tĂ©lescope, ce qui pourrait affecter la stabilitĂ© thermique des instruments.
Pour rappel, l’observatoire avait Ă©tĂ© lancĂ© il y a un mois, le 25 dĂ©cembre 2021 depuis la Guyane.
Les opĂ©rateurs de mission continueront d’ajuster l’orbite du tĂ©lescope autour du point L2 en tirant brièvement ses propulseurs environ une fois tous les 21 jours, selon la NASA. Toutefois, mĂŞme avec ces petits ajustements, les rĂ©serves de carburant de l’observatoire devraient largement dĂ©passer la durĂ©e prĂ©vue de la mission de dix ans.


Et la suite ?
DĂ©sormais en orbite, le tĂ©lescope va devoir encore subir d’autres tests et alignements au cours de ces prochains mois. Si les dix-huit segments de son miroir gĂ©ant se sont dĂ©ployĂ©s avec succès le 8 janvier dernier, l’Ă©quipe doit encore effectuer plusieurs manĹ“uvres pour les aligner parfaitement. Pour les aider, les ingĂ©nieurs se focaliseront sur une Ă©toile brillante isolĂ©e.
Au final, l’espace proposĂ© entre chaque segment devra ĂŞtre infĂ©rieur Ă environ 1/5000 du diamètre d’un cheveu humain, de sorte qu’ils puissent agir comme un seul et mĂŞme miroir monolithique de 6,5 m de large.
Une fois ces ajustements terminĂ©s, le James Webb Telescope sera capable d’observer le cosmos dans les rĂ©gions infrarouges du spectre Ă©lectromagnĂ©tique, de quoi dĂ©tecter les signaux faibles des premières Ă©toiles et galaxies de l’Univers, et pĂ©nĂ©trer les nuages ​​​​de poussière denses qui enveloppent la formation des Ă©toiles et des planètes. Ces premières opĂ©rations scientifiques devraient finalement commencer dans six mois environ.
D’après Joel Primack, l’Université de Californie à Santa Cruz, interrogé par Newsweek, une série d’images de « première lumière » pourrait être partagée par la NASA dès cet été. D’autres images de meilleure qualité arriveront ensuite.