Le James Webb Telescope vient d’essuyer son premier impact notable de micrométéoroïde moins de six mois après son lancement. L’objet de la taille d’une poussière a percuté le segment C3 du miroir principal. L’observatoire a été conçu pour résister à de tels chocs et fonctionne toujours mieux que prévu initialement par la NASA.
Le JWT évolue sur une orbite un peu chaotique à plus de 1,5 million de kilomètres de la Terre. Il s’agissait d’une condition essentielle pour pouvoir sonder les profondeurs de l’Univers en infrarouge. L’inconvénient d’un tel positionnement est qu’il vous expose à plein de petits objets. Souvent pas plus gros que des grains de poussière, ces micrométéoroïdes peuvent néanmoins faire quelques dégâts. Au cours de la durée de vie de la mission, les miroirs du télescope seront donc inévitablement endommagés, mais ce n’est pas pour tout de suite.
Un premier impact notable
Depuis sa mise en orbite il y a un peu plus de six mois, l’observatoire avait essuyé quatre impacts de débris conformes aux attentes. Il y a quelques jours, les ingénieurs en ont cependant enregistré un cinquième plus important que ceux que le personnel de la mission avait modélisés ou pouvait tester sur le terrain. Celui-ci s’est produit entre le 23 et le 25 mai, affectant le segment C3 du miroir primaire du télescope.
Notez que certains impacts de micrométéoroïdes peuvent être prédits. Par exemple, lorsque le télescope est configuré pour voler à travers des averses de météorites connues, le personnel peut manœuvrer les systèmes optiques de manière à pouvoir les protéger le temps que ça passe. Cependant, l’impact récent ne faisait pas partie d’une telle pluie de météorites.
Le JWT a la « peau dure »
Malgré l’importance du choc, pas de panique : ni le calendrier de l’observatoire ni son héritage scientifique ne devraient en pâtir.
« Nous avons toujours su que le JWT devrait affronter l’environnement spatial qui comprend la lumière ultraviolette dure et les particules chargées du Soleil, les rayons cosmiques provenant de sources exotiques dans la Galaxie et les frappes occasionnelles de micrométéoroïdes dans notre Système solaire« , a déclaré Paul Geithner, du service technique de la mission. « Nous avons conçu et construit l’observatoire avec une marge de performance suffisante, optique, thermique, électrique, mécanique, pour nous assurer qu’il puisse accomplir son ambitieuse mission scientifique même après de nombreuses années dans l’espace.«
Ces précautions étaient nécessaires. À plus de 1,5 million de kilomètres de la Terre, aucune mission de sauvetage ne sera en effet possible dans le but de réparer le télescope comme ce fut le cas avec Hubble. Ce dernier, qui évolue à plus de 500 kilomètres d’altitude, aura été visité à cinq reprises entre 1993 et 2009 pour des opérations et des mises à niveau.
En attendant, la période de mise en service du JWT touche bientôt à sa fin. Les premières images scientifiques seront normalement publiées le 12 juillet prochain.