James Clark Ross (1800-1862) : tout savoir sur cet explorateur

James Ross
Crédits : National Maritime Museum / Wikipedia

James Clark Ross était un officier de marine et explorateur polaire britannique. Au XIXe siècle, ce dernier a exploré l’Arctique à la recherche du passage du Nord-Ouest, mais également l’Antarctique avec pour mission de trouver l’emplacement du pôle Sud magnétique. Ses explorations n’atteindront pas toujours leurs objectifs mais permettront notamment de grandes avancées en matière de magnétisme terrestre.

Les débuts de James Clark Ross

Né à Londres (Royaume-Uni) en 1800, James Clark Ross est très vite influencé par son oncle John Ross, contre-amiral dans la marine de guerre britannique et explorateur polaire. Ainsi, James Ross entre dans la marine très jeune – à l’âge de 11 ans – comme volontaire de première classe.

Six ans plus tard, James Ross et son oncle partent ensemble à la recherche du passage du Nord-Ouest, de la mer de Baffin au détroit de Béring. Cette mission leur est confiée par George Johnstone Hope, officier de la Royal Navy ayant notamment servi durant les guerres napoléoniennes (1803 – 1815). Or, après ces guerres, les effectifs de la marine britannique sont peu conséquents. Ainsi, il s’agit de motiver les plus téméraires. En effet, une récompense de 5 000 livres sera attribuée à quiconque dépassera les 110° de longitude ouest. Toutefois, cette expédition sera un échec puisque le duo ne trouvera pas le passage du Nord-Ouest.

Un rôle très important en Arctique

Après cet échec, William Edward Parry, second de Joss Ross durant cette expédition, relèvera personnellement le défi après l’éviction de ce dernier. Il mènera quatre expéditions entre 1819 et 1827. Cette épopée amènera James Ross à jouer un rôle très important, notamment dans les recherches scientifiques. La première expédition (1819-1821), menée avec les navires HMS Hecla et HMS Fury, ne permet pas de trouver le passage Nord-Ouest mais atteint les 112° 51′, ce qui en fait la plus réussie des expéditions arctiques du début du XIXe siècle. Par ailleurs, cette première expédition permet de cartographier environ 1 000 km de côtes.

méridien 110°
Le méridien 110° ouest, dépassé pour la première fois par James Ross. Crédits : TUBS / Wikipedia

La seconde expédition (1821-1823) sera stoppée au Nunavut après deux hivers. James Ross travaillera sur des cartes mais également en tant que naturaliste et botaniste. Avant son retour, l’intéressé sera promu lieutenant.

En revanche, la troisième expédition (1824-1825) est un véritable désastre. En effet, le HMS Fury s’échoue, bloqué par les glaces. William Edward Parry n’a donc pas d’autre choix que de repartir au Royaume-Uni. Durant cette expédition, James Ross continuera l’étude de la faune et de la flore mais s’intéressera également aux températures, aux longitudes, aux mesures de l’épaisseur de la glace et surtout au magnétisme.

Enfin, la dernière expédition de Parry (1827) a cette fois pour mission d’atteindre le pôle Nord. Celle-ci n’atteindra pas les 83° de latitude nord espérés mais établira toutefois un record qui tiendra près d’un demi-siècle (82° 45′).

Entre 1829 et 1833, James Ross repart avec son oncle John dans le cadre d’une expédition privée. L’objectif ? Encore et toujours découvrir ce fameux passage du Nord-Ouest. À défaut d’attendre son but principal, cette expédition permettra de situer le pôle Nord magnétique. En effet, ce dernier se trouve sur un point de la côte ouest de la péninsule Boothia. Il s’agit là d’une découverte importante dans la mesure où celle-ci donnera la possibilité aux navigateurs d’utiliser leur boussole avec une plus grande précision. Finalement, le passage du Nord-Ouest sera découvert bien plus tard par l’explorateur norvégien Roald Amundsen, entre 1903 et 1906.

Une expédition scientifique en Antarctique

John Barrow, explorateur et administrateur britannique, désigne James Ross pour accomplir son dernier souhait. Il s’agit d’une mission scientifique qui se déroule entre 1839 et 1843. James Ross prend alors les commandes des navires HMS Erebus et HMS Terror et les dirige vers les latitudes extrêmes du sud de la Terre, autrement dit l’Antarctique. Après avoir exploré les îles Kerguelen en 1840, l’expédition gagne la Tasmanie (Australie). Là-bas sera construit un observatoire magnétique, dernière étape avant de rejoindre l’Antarctique.

Il faut savoir que James Ross n’est pas le premier humain à avoir posé le pied sur le continent. En effet, ce titre reviendra au français Jules Dumont d’Urville, découvreur d’une terre qu’il nommera Terre Adélie. Par ailleurs, au moment où James Ross quitte la Tasmanie, ce dernier apprend que l’américain Charles Wilkes prévoit de naviguer dans la même zone que lui. Rappelons au passage que les précédents voyages de James Cook ont permis de s’assurer que le continent austral – si celui-ci existait vraiment – ne pouvait pas se trouver à proximité d’une voie facilement navigable.

Ainsi, James Ross choisit le méridien 170 et cette direction lui permettra de faire de belles découvertes. En novembre 1840, il atteint le cap Adare au 71° mais les navires sont ensuite bloqués à 77° 10′ par une immense barrière de glace. Les marins découvrent une île qui sera nommée « île de Ross » bien plus tard, lors de l’expédition Discovery (1901-1904). Deux volcans sont découverts, à savoir le mont Terror (3 230 m) endormi mais surtout le mont Erebus (3 794 m), volcan actif le plus proche du pôle Sud.

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Trajets de l’expédition scientifique de James Ross en Antarctique. Crédits : Bourrichon / Wikipédia

Le pôle Sud magnétique reste introuvable

En avril 1841, James Ross repart en Tasmanie afin de se préparer à un retour en Antarctique avec un nouvel objectif : étudier la barrière de Ross. Néanmoins, ce second voyage sera annulé en raison de la météo. En novembre 1841, l’explorateur désire étudier la Grande Barrière de Corail et passe l’hiver aux îles Malouines. Le troisième voyage de l’expédition se déroule en mer de Weddell (océan Austral). Toutefois, en mars 1843, l’expédition se trouve bloquée à une latitude de 71° 30′ et est contrainte de faire demi-tour.

Cette expédition a permis de cartographier une grande partie de la côte de l’Antarctique. Mais le pôle Sud magnétique ne sera pas découvert car, selon James Ross, ce dernier se trouvait à l’intérieur des terres. Or, se rendre dans l’intérieur des terres était tout simplement synonyme de suicide à l’époque. Par ailleurs, James Ross réalisera également les premiers sondages à grande profondeur. Citons par exemple des relevés jusqu’à 4 000 m au large du cap de Bonne-Espérance.

De retour au Royaume-Uni en 1943, James Ross sera fait chevalier. Il sera également élu à la Royal Society en 1848 puis deviendra contre-amiral de la Royal Navy en 1856. Avant cela, il aura également été l’auteur de l’ouvrage On the position of the North Magnetic Pole (1834) qui lui aura permis de devenir incontournable en matière de magnétisme terrestre.