Bien que son appellation évoque le jaguar, le jaguarondi n’a pas grand-chose à voir avec le grand félin, plutôt apparenté au puma, son cousin. Découvrez les incroyables capacités, et notamment vocales, de cet animal sauvage.
Le jaguarondi, un félin aux airs de loutre
Le jaguarondi (Herpailurus yagouaroundi), aussi appelé eyra ou « chat-loutre » du fait se sa ressemblance avec le mustélidé, est une espèce de félin d’Amérique visible dans les forêts primaires et les prairies du sud des États-Unis et d’Amérique du Sud. Relativement sociable et peu farouche, les populations pré-colombiennes seraient parvenues à l’apprivoiser, l’utilisant à l’époque comme chat domestique.
Contrairement à ce que pourrait présager son appellation, le jaguarondi n’est pas lié au jaguar, ni d’ailleurs aux autres espèces de chats sauvages, mais plutôt au puma, d’où son nom scientifique Puma yagouaroundi.
Morphologie
Avec un corps athlétique semblable à celui du chat, le jaguarondi mesure entre 77 et 140 centimètres de long pour une hauteur au garrot variant entre 30 et 40 centimètres. La tête du petit félin est quelque peu aplatie, avec des oreilles courtes et arrondies et des yeux bleus tirant sur l’ambré. Quant à sa robe, elle est unie, mais peut varier en teintes selon le spécimen : brune à grise, rousse (on le qualifie alors d’eyra) ou noire.
Selon une étude génétique sur les allèles responsables du mélanisme (phénomène qui colore entièrement le pelage, la peau ou les plumes d’un animal en noir), la robe rousse du jaguarondi serait ancestrale, les autres teintes résultant d’une évolution.
Un animal diurne qui chasse en couple
Le jaguarondi est un animal principalement diurne, qui chasse de jour, bien que certains spécimens partent en quête de nourriture après le coucher du soleil. Excellent chasseur du fait de sa silhouette athlétique, le félin s’avère aussi un très bon nageur.
Contrairement à la grande majorité des félidés (mis à part les lions), les jaguarondis se déplacent et chassent souvent à deux. Leurs proies favorites sont les cailles, les dindons sauvages ou domestiques, les reptiles, les rongeurs, voire quelques invertébrés, amphibiens ou poissons échoués.
Un animal capable d’émettre 13 cris différents
Le jaguarondi a une capacité vocale pour le moins étonnante. Celui-ci pourrait en effet émettre plus de 10 cris différents ; parmi eux des ronronnements, sifflements, gazouillements, miaulements et rugissements. Selon le Centre de Conservation des Espèces Rares, le félin communiquerait essentiellement par des sifflements courts ou longs, et par différents types de ronronnements.
Les capacités vocales de l’animal lui permettent ainsi de communiquer efficacement avec ses congénères, éventail sonore utilisé pour appeler ou prévenir d’un danger. Les cris et sifflements aigus seraient souvent utilisés pour communiquer sur de longues distances, tandis que le recours aux ronronnements et miaulements serait utile aux interactions plus proches, notamment entre une mère et ses petits. Enfin, les grognements seraient utilisés en cas de menace ou comme mécanisme de défense.
Statut actuel de l’espèce
Grâce à sa robe relativement terne, le pelage du jaguarondi s’avère peu attrayant pour les braconniers, l’animal échappant ainsi au piégeage. Malgré tout, le félin sauvage peut être abattu par certains agriculteurs, du fait de leur appétit pour la volaille.
Mais la menace majeure qui pèse sur le jaguarondi reste encore la perte de son habitat naturel, bien qu’il justifie d’excellentes capacités d’adaptation (survie en milieu humide, sec, boisé ou herbeux). L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) classe le jaguarondi comme préoccupation mineure, hormis la sous-espèce cacomitli, classée en danger.
