Italie : un volcan se réveillera un jour près de Rome !

Crédits : Renato Clementi / Wikipedia

L’Italie n’est pas un endroit si calme en Europe, et l’actualité nous l’a rappelé tout récemment avec le dernier séisme ayant fait 292 victimes. L’activité des plaques tectoniques est la raison de cette exposition à diverses catastrophes.

La plaque tectonique africaine rencontre la plaque eurasiatique et s’enfonce sous elle progressivement, c’est le phénomène de subduction. Ce mouvement extrêmement lent provoque des tremblements de terre, comme celui du 24 août 2016 dans le centre de l’Italie, rappelant celui de l’Aquila le 6 avril 2009. Ce pays est d’ailleurs à la jonction des deux plaques, ce qui en fait une zone propice à ce type de catastrophe.

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L’Italie comporte également de nombreux volcans, comme les historiquement célèbres Etna et Vésuve, ainsi que le Vulcano et le Stromboli, situés sur les îles Éoliennes. Cependant, il y en a d’autres qu’il faudrait ne pas négliger, tels que les champs Phlégréens (Naples) ainsi que les monts Albains, au sud-est de Rome.

L’intérêt se porte d’ailleurs principalement sur les monts Albains, que l’on aurait pu penser éteints puisqu’ils n’ont pas été actifs pendant l’histoire récente. En effet, la dernière éruption remonte à 41.000 ans et s’est achevée 5000 ans plus tard, la dernière d’une longue série ayant débuté il y a 600.000 ans. Les monts Albains représentent aujourd’hui les restes du stratovolcan à l’origine de multiples éruptions, puisqu’une série d’explosions avait créé différentes caldeiras.

Vue aérienne des monts Albains
Crédits : Gino il Pio / Wikipedia

Selon une étude publiée en juillet 2016 dans la revue Geophysical Research Letters, il faut se méfier d’un volcan qui semble en sommeil, surtout lorsqu’il est proche d’une ville. Selon les chercheurs italiens et américains, il apparait évident d’évaluer les risques afin de mettre au point d’éventuels plans d’urgence, mais cela implique d’avoir connaissance des processus volcaniques actuellement en cours ainsi que de l’histoire volcanique de la région, afin d’estimer concrètement la fréquence moyenne des éruptions.

« Il y a une claire convergence d’éléments de preuve indépendants qui suggèrent le début d’un nouveau cycle volcanique, qui pourrait conduire à des troubles éruptifs susceptibles de toucher la région de Rome » peut-on lire dans la publication.

Afin de comprendre la situation, les chercheurs ont travaillé sur deux axes de recherche. Ils ont premièrement fait des prélèvements et analyses de roches dans le but de comprendre le rythme des éruptions sur la période d’activité la plus récente (100 derniers millénaires). Ensuite, les données topographiques relevées entre 1993 et 2010 par trois satellites (ERS-1 et 2, et Envisat) ont été également analysées.

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Crédits : Deblu68 / Wikipedia

La datation des roches montre que la zone des monts Albains entrait en éruption tous les 31.000 ans en moyenne, alors que la dernière activité volcanique a pris fin il y a 36.000 ans. Ceci revient à dire que le système accuse un certain retard mais que le délai actuel semble toucher à sa fin.

« C’est comme lorsque vous cuisez un gâteau et qu’une bulle se développe dans ce gâteau. À un moment, vous pouvez voir que la croûte à la surface va se fendre » explique le géologue Alberto Malinverno de l’Université Columbia (États-Unis).

Les données satellites montrent pour leur part que la région est en train de « gonfler », montrant une élévation de 2 millimètres par an dans divers endroits correspondants aux dernières éruptions. D’autres recherches ont montré que les monts Albains se seraient élevés de 50 mètres en 200.000 ans, un phénomène qui se produirait à cause de la présence de magma sous le sol. Cependant, le prochain cataclysme devrait encore se faire attendre, car selon Fabrizio Marra de l’Institut italien de géophysique et de volcanologie :

« Il est important de dire qu’il n’existe pour l’instant aucun signe indiquant qu’une éruption pourrait survenir bientôt. Un tel événement est très peu probable pour au moins 1 000 à 2 000 ans. »

Sources : Le Monde – Sputnik

Crédit photos : Monts Albains sur WikipédiaSimpleGeo