Italie : la sécheresse révèle une bombe de la Seconde Guerre mondiale

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Crédits : Oriana Boselli

Une sécheresse extrême provoquée par des températures record essuyée en Italie a révélé une bombe non explosée datant de la Seconde Guerre mondiale nichée le long des rives du fleuve Pô. Environ 3 000 personnes ont été évacuées avant que l’armée ne la fasse exploser.

Des pêcheurs ont découvert cette bombe de fabrication américaine le 25 juillet près du village de Borgo Virgilio, dans le nord de l’Italie. Submergée pendant plus de 70 ans, l’arme de près de 450 kilos s’est révélée au grand jour sur le fleuve Pô, le plus long fleuve du pays, à la faveur d’un épisode grave de sécheresse provoqué par la répétition des vagues de chaleur.

Pour éliminer la bombe, l’espace aérien de la zone a été fermé. La navigation le long de ce tronçon de la voie navigable ainsi que le trafic sur une ligne de chemin de fer et une route nationale à proximité ont également été interrompus.

Détonation contrôlée

Après avoir évacué les quelque 3 000 civils évoluant dans les environs, des démineurs ont ensuite coupé le fusible de la bombe pour la déplacer vers une carrière de la municipalité de Medole située à environ quarante-cinq kilomètres, escortés par la police. Une fois sur place, la bombe, qui contenait environ 240 kilos d’explosifs, a été détruite. L’explosion contrôlée n’a fait état d’aucun blessé ni dégât particulier.

Il n’est pas spécialement rare de tomber sur ce type d’explosif. Il y a un an, près de 1 800 habitants de La Ricamarie et du Chambon-Feugerolles, dans la Loire, avaient notamment dû quitter temporairement leur domicile pour la neutralisation et l’évacuation d’une bombe similaire de la Seconde Guerre mondiale découverte un plus tôt, larguée en mars 1944 par la Royal Air Force lors de la destruction d’usines utilisées par les Allemands.

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Crédits : Oriana Boselli
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Crédits : Oriana Boselli

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Cet été, une grande partie de l’hémisphère Nord a été frappée par des vagues de chaleur extrêmes. Comme beaucoup d’autres pays, l’Italie n’a pas été épargnée. Selon le Washington Post, fin juin, Rome a signalé sa température la plus élevée jamais enregistrée : 40,5 °C. Pendant cette vague de chaleur, le Tibre de Rome s’était d’ailleurs tellement asséché que les ruines d’un ancien pont construit sous le règne de l’empereur Néroné étaient devenues clairement visibles sur le fleuve.

En raison de la sécheresse actuelle, la pire depuis environ soixante-dix ans, l’Italie a déclaré le mois dernier l’état d’urgence pour les zones entourant le fleuve Pô qui abrite environ un tiers de la production agricole italienne. Un tel décret permet aux autorités de réduire les formalités administratives et de prendre certaines mesures comme imposer un rationnement de l’eau pour les foyers et les entreprises.