Incendie : 10% des séquoias géants ont été détruits l’année dernière

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Crédits : USFS

Selon un nouveau rapport du National Park Service, au moins un dixième des séquoias géants matures du monde a été détruit l’année dernière suite à la déclaration d’un seul incendie de forêt dans le sud de la Sierra Nevada.

Une catastrophe écologique

Ce qui était autrefois une forêt luxuriante est maintenant un « paysage lunaire ». En cause : l’incendie d’un château californien, dans le sud de la Sierra Nevada, déclenché par la foudre en août 2020 et maîtrisé cinq mois plus tard. Entre-temps, les emblématiques arbres du Parc national de Kings Canyon et du Parc national de Sequoia ont eu le temps de brûler, tout comme les 175 000 acres de terres sur lesquelles ils évoluaient. D’ailleurs, l’un de ces arbres est toujours en train de se consumer.

Un premier calcul estimait à 1 000 le nombre de séquoias morts au cours de cet épisode. Un nouveau rapport signé du National Park Service et de l’US Geological Survey (USGS), appuyé par des images satellites, une modélisation forestière et des enquêtes sur le terrain, relève aujourd’hui le bilan à entre 7 500 et 10 600 arbres touchés, selon le Visalia Times Delta qui a eu accès au document. Cela représente entre 10 et 14 % de la population mondiale de séquoias géants matures.

D’après les chercheurs, la plupart de ces arbres avaient entre cent et deux cents ans, à en juger par le diamètre de leur tronc, mais d’autres avaient plus de mille ans. Parmi eux figurait l’arbre du roi Arthur, le neuvième plus grand séquoia géant de la planète.

Certains chercheurs impliqués dans le catalogage des pertes n’ont pas caché leur déception et leur émotion. « Peu de choses dans ma vie dans le monde naturel m’ont fait pleurer, mais là c’est le cas« , a déclaré Nate Stephenson, écologiste à l’USGS qui étudie les séquoias depuis quarante ans. « Ça m’est tombé dessus comme une tonne de briques« .

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Crédits : Ron Holman

Même les plus grands tombent désormais

Ce bilan est d’autant surprenant que ces arbres emblématiques ont la « peau dure ». L’écorce d’un séquoia géant peut en effet mesurer plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur.

Pour Christy Brigham, principale auteure du rapport, la perte d’un si grand nombre d’arbres matures à cause d’un seul incendie souligne que le changement climatique redéfinit les règles qui gouvernaient autrefois le domaine du séquoia.

« Ils sont l’une des espèces les plus adaptées au feu sur Terre, et c’est une des raisons pour lesquelles c’est vraiment un signe d’avertissement« , explique-t-elle au LA Times. « Si nous avons aujourd’hui des incendies de forêt capables de tuer ces vieux arbres ayant déjà survécu à des dizaines, voire plus, d’incendies de forêt précédents, alors c’est effectivement un très mauvais signe« .

Avec la perte d’arbres millénaires, les chercheurs craignent que la forêt ne recouvre jamais ses effectifs d’antan, même si de nouveaux semis prendront évidemment racine.