Un énorme investissement pour explorer la piste des mini-réacteurs à fusion nucléaire

Crédits : capture YouTube / NT-Tao

Récemment, plusieurs dizaines de millions de dollars ont été levés pour fonder une start-up capable de poursuivre les recherches prometteuses d’une équipe de scientifiques étasuniens. Les chercheurs avaient réussi à obtenir une réaction de fusion nucléaire ayant un ratio énergétique très intéressant.

Des réacteurs à fusion nucléaire de faible puissance

En décembre 2022, les États-Unis annonçaient une percée scientifique majeure en matière de fusion nucléaire. Une équipe du Lawrence Livermore National Laboratory en Californie a en effet généré un gain d’énergie net dans une réaction de fusion, et ce pour la toute première fois.Il était question d’un processus baptisé fusion par confinement inertiel, consistant à bombarder une microbille de plasma d’hydrogène avec des impulsions lasers. Or, la réaction de fusion a produit environ 2,5 mégajoules d’énergie, soit environ 120% des 2,1 mégajoules d’énergie des lasers déployés au préalable.

Or, ces recherches très prometteuses ont poussé des investisseurs en lien avec la firme japonaise Honda et le groupe pétrolier israélien Delek à investir pas moins de 22 millions de dollars dans une start-up : NT-Tao. Comme l’explique VentureBeat dans un article du 1er février 2023, la start-up s’est donné pour mission de développer des minis-réacteurs à fusion nucléaire d’une puissance de 10 à 20 MW. Or, ces réacteurs pourraient alimenter des infrastructures comme des sites industriels, des entrepôts de logistique, des centres commerciaux et même des villes de taille réduite.

NT tao fusion nucléaire
Crédits : capture YouTube / NT-Tao

Une ultra-densification du processus

Rappelons au passage que dans sa forme la plus classique, la fusion nucléaire par confinement magnétique consiste à chauffer à haute température de petites quantités de deutérium et de tritium dans un tokamak. Ces deux isotopes de l’hydrogène se percutent ensuite, générant de l’énergie. Toutefois, la limite de cette méthode se situe au niveau de l’énorme quantité d’énergie qu’il incombe de déployer pour chauffer l’ensemble, alors que les probabilités de collisions entre isotopes restent assez minces.

« Ce qui est important ici, c’est avant tout la sécurité. La deuxième chose importante est la question de la propreté. La notion d’abondance est présente car il est question d’hydrogène mais il n’y a pas de déchets nucléaires provenant du combustible » a déclaré Oded Gour-Lavie, PDG de NT-Tao.

La start-up NT-Tao a pour ambition d’ultra-densifier le processus en plaçant dans le tokamak environ mille fois plus d’isotopes d’hydrogène. Ainsi, les chances de collision entre ces mêmes isotopes seraient multipliées par un million. Pour ce faire, les responsables évoquent une technologie de chauffage ultra-rapide, celle-ci étant capable de générer un plasma ultra-dense aux températures très élevées.