Internet est aussi polluant que le trafic aƩrien

Credit: Wikimedia commons

Le monde digital produirait sensiblement le mĆŖme taux de CO2 que le trafic aĆ©rien. Difficile Ć  croire et pourtant, Ć  deux mois de la COP21, une Ć©tude trĆØs sĆ©rieuse soutient quā€™Internet pollue autant que les avions. Explications.

La France va accueillir et prĆ©sider la 21e ConfĆ©rence des parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11), aussi baptisĆ©e ParisĀ 2015, du 30 novembre au 11 dĆ©cembre 2015. Et pourtant, Ć  deux mois de cet Ć©vĆ©nement majeur pour lā€™avenir des dĆ©cisions quant au rĆ©chauffement global, une Ć©tude trĆØs sĆ©rieuse estime que lā€™utilisation dā€™internet Ć  lā€™Ć©chelle mondiale est aussi polluante que le trafic aĆ©rien. Cā€™est ce quā€™explique la Global e-sustainability Initiative (GeSI) dans son rĆ©cent rapport.

2Ā % des Ć©missions de CO2 mondiales, cā€™est le chiffre annoncĆ© concernant lā€™activitĆ© Internet, exactement le mĆŖme que celui du trafic aĆ©rien. Greenpeace, par le biais de Gary Cook, analyste des technologies de lā€™information pour lā€™organisation, sā€™inquiĆØte des comportements liĆ©s Ć  lā€™utilisation dā€™Internet comme le tchat et le partage de photos et de vidĆ©os sur les rĆ©seaux sociaux.

Ā«Ā Si vous ajoutez lā€™Ć©lectricitĆ© consommĆ©e par les centres de donnĆ©es ainsi que les rĆ©seaux nĆ©cessaires pour connecter tous nos appareils, cela reprĆ©senterait le sixiĆØme pays qui consomme le plus au mondeĀ Ā», expliquait lā€™analyste pour un article de TIME Magazine dā€™avril 2014.

Si lā€™on prend lā€™empreinte carbone par individu, cela reste faible, mais lorsque lā€™on considĆØre lā€™activitĆ© digitale connectĆ©e Ć  lā€™Ć©chelle de la planĆØte, les choses sont diffĆ©rentes. Facebook indique par exemple que chacun de ses utilisateurs ne reprĆ©sente que 263Ā g de CO2 par an, soit Ā«Ā moins quā€™un coffee latte Ć  340Ā gĀ Ā», mais le cĆ©lĆØbre rĆ©seau social compte 1,69 milliard dā€™utilisateurs chaque annĆ©e, faites le calcul…

En effet, il existe un rapport de cause Ć  effet inĆ©luctableĀ : plus les personnes se connectent et utilisent du digital, plus les centres qui hĆ©bergent les serveurs gĆ©ants doivent avoir la possibilitĆ© de rĆ©pondre Ć  cette forte demande qui augmente, donc tout simplement de sā€™agrandir. Malheureusement, ces centres de donnĆ©es consomment dĆ©jĆ  Ć©normĆ©ment dā€™Ć©nergie et il faut Ć©galement pouvoir garder les serveurs Ć  des tempĆ©ratures raisonnables.

Facebook assure faire des effortsĀ : installer son centre de donnĆ©es Ć  Lulea en SuĆØde constitue une solution, puisque cette zone proche du cercle polaire arctique permet de refroidir naturellement leur armĆ©e de serveurs. En 2012, Facebook annonƧait que son empreinte carbone Ć©tait cinq fois moins importante que celle de Google la mĆŖme annĆ©e, soit 285Ā 000 tonnes dā€™Ć©quivalentĀ CO2.

Le secteur digital sā€™est engagĆ© Ć  ne pas augmenter son empreinte carbone durant les 15 prochaines annĆ©es. Selon Gary Cook, il y aurait de quoi ĆŖtre sceptique face Ć  cet engagementĀ :

Ā«Ā Si vous observez lā€™Ć©volution croissante de la demande des centres de donnĆ©es du monde digital, vous verrez que lā€™efficacitĆ© Ć©nergĆ©tique rĆ©duira la courbe des Ć©missions de CO2. Mais cette mĆŖme courbe continuera quand mĆŖme Ć  monter jusquā€™Ć  la lune.Ā Ā»

SourcesĀ : Le Point ā€” Europe 1 ā€” TIME

  • Illustration : Le data center de Google