Et si nous mangions ce dont nous avons besoin de manière subconsciente ?

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La théorie concernant l’intelligence nutritionnelle date de près d’un siècle, mais continue aujourd’hui d’intéresser certains scientifiques. Certaines espèces d’animaux sauvages et domestiques adaptent leur régime alimentaire afin de combler des carences. Or, il se pourrait que ce soit également le cas chez les humains.

De récentes découvertes assez convaincantes

En juillet 2022, la chaîne britannique BBC publiait un article à propos d’un sujet assez peu commun : l’intelligence nutritionnelle. Ce phénomène est relatif à des envies subconscientes concernant certains aliments dans le but de pallier une carence en vitamines, minéraux et autres nutriments. Dans les années 1930, la chercheuse Clara Davis avait mené une étude sur cette prétendue intelligence nutritionnelle. Elle avait alors réuni plusieurs jeunes enfants pour qui l’alimentation saine était inexistante à la maison et leur a proposé une trentaine d’aliments différents. Selon la scientifique, les enfants ont choisi de manière instinctive des aliments riches en nutriments. Jeff Brunstrom, professeur de psychologie expérimentale à l’Université de Bristol (Royaume-Uni), est revenu sur cette étude dont les résultats n’avaient jamais été remis en question depuis. Il a estimé que la méthodologie de l’étude était assez floue et que les enfants avaient peut-être seulement eu le choix entre des aliments sains.

En 2017, Jeff Brunstrom est devenu très curieux sur le sujet après une rencontre avec le journaliste Mark Schatzker lors d’une conférence. Celle-ci traitait de la capacité qu’ont certaines espèces animales et domestiques de faire face à des carences alimentaires en adaptant naturellement leur régime. Étant donné que Mark Schatzker pensait que l’humain a également cette capacité, Jeff Brunstrom a proposé de mener une étude scientifique afin d’en avoir le cœur net. Cette dernière a été publiée dans la revue Appetite le 1er juillet 2022. Les volontaires se sont vus proposer des photos de fruits et légumes dans différentes combinaisons. Or, ceux-ci ont chaque fois choisi la meilleure option en termes de nutriments. Pour Jeff Brunstrom, il s’agit d’un petit effet, mais celui-ci est fiable.

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Un certain degré d’intelligence nutritionnelle

Jeff Brunstrom a également participé à une autre étude publiée cette fois dans l’American Journal of Clinical Nutrition le 39 avril 2022. Ces travaux ont inclus des données déjà existantes concernant une vingtaine de volontaires ayant eu le choix entre plusieurs repas aux différents apports caloriques. Selon les chercheurs, la science a longtemps cru que les humains consommaient inconsciemment des repas riches en énergie. Pourtant, cette étude ainsi que les autres recherches mentionnées plus haut témoignent d’un certain degré d’intelligence nutritionnelle. Cela permet aux humains d’ajuster les quantités qu’ils consomment, surtout lorsqu’il est question d’aliments à haute densité énergétique.

Néanmoins, s’il existe réellement une telle intelligence nutritionnelle, beaucoup de questions restent sans réponse. Par exemple, comment expliquer que certaines personnes souffrent encore de carences nutritionnelles ? Pourquoi certains pays font-ils face à de véritables épidémies d’obésité ? Dans un futur plus ou moins proche, les études sur l’intelligence nutritionnelle auront ainsi pour objectif de comprendre comment elle impacte les différences individuelles en matière de santé.