Les insectes pollinisateurs face à une toute nouvelle menace

Crédits : Public Domain Pictures

Des chercheurs américains ont apporté la preuve d’une menace encore inconnue il y a peu, concernant les insectes pollinisateurs, dont les abeilles et les bourdons, déjà en déclin.

En janvier 2017, Greenpeace communiquait déjà sur le fait que les insectes pollinisateurs n’étaient pas les seuls à être impactés par les pesticides néonicotinoïdes utilisées dans l’agriculture industrielle. En effet, d’autres espèces sont touchées, telles que les papillons, les oiseaux ainsi que de nombreux insectes aquatiques.

Évoquons surtout le cas des abeilles, maillon indispensable de notre chaîne alimentaire, car presque 75 % de notre alimentation dépend directement (ou indirectement) de la pollinisation. Tout récemment, des chercheurs américains de l’Université Cornell ont identifié une nouvelle menace, des recherches publiées dans la revue Proceedings of the Royal Society B le 15 novembre 2017.

Les fongicides, produits utilisés pour venir à bout des champignons principalement dans les cultures, ont été désignés. Les chercheurs ont pris en compte deux douzaines de facteurs environnementaux au sein de 284 zones des États-Unis, et ce dans le but d’analyser le déclin des abeilles, mais également celui des bourdons. Alors que les scientifiques pensaient retrouver les mêmes coupables qu’habituellement, à savoir les pesticides néonicotinoïdes, les fongicides ont attiré leur attention — pourtant ces derniers étaient considérés comme totalement inoffensifs.

« Les fongicides ont largement été négligés car ils ne ciblent pas les insectes mais ils ne sont pas aussi bénins qu’on ne le pensait. Cela nous a surpris », explique Scott McArt, principal meneur de l’étude, dans un communiqué de l’établissement.

Plus précisément, le produit identifié est le Chlorothalonil, un fongicide utilisé depuis un demi-siècle et régulièrement détecté au sein des ruches d’abeilles, dont les conséquences sont catastrophiques. L’hécatombe est surtout effective chez quatre espèces de bourdons en raison de leur sensibilité au parasite Nosema bombi. Le fait est que le fongicide incriminé rendrait les bourdons encore plus vulnérables à ce pathogène.

Enfin, les chercheurs ont fait part de leur inquiétude concernant l’usage couplé de fongicides et d’insecticides, évoquant le fait que « la plupart des fongicides ne sont pas toxiques pour ces insectes » mais que « beaucoup sont connus pour agir en synergie avec les insecticides », augmentant alors leur toxicité de manière considérable.

Sources : EurekAlert – Sciences et Avenir