Avec ses ailes translucides à la dentelure délicate, la punaise du bananier est de toute beauté. Des atouts physiques qui font pas l’unanimité, surtout auprès des bananiers qui redoutent l’insecte comme la peste.
La punaise du bananier, un insecte tropical aussi délicat que redoutable
La punaise du bananier (Stephanitis typica), ou « punaise dentelée », est une espèce d’insecte hémiptère et phytophage appartenant à la famille des Tingidae, originaire d’Asie du Sud-Est. Cette espèce de punaise, visible dans les régions tropicales et subtropicales, est considérée comme un ravageur du bananier, investissant ses feuilles où elle s’y nourrit allègrement en aspirant la sève. Elle peut également transmettre aux cocotiers une bactérie de type phytoplasme, provoquant un flétrissement et un jaunissement rapide de leurs feuilles.
Morphologie
De petite taille (entre deux et quatre millimètres de long), la punaise Stephanitis typica possède un corps plat de forme ovale variant du crème au brun clair et paré des motifs complexes. Ses ailes sont translucides et finement veinées, souvent réticulées, leur donnant un aspect dentelé, d’où son sobriquet. Tout aussi fines, les longues antennes de l’insecte sont divisées en plusieurs segments.
Des bananiers considérablement affaiblis
Si on l’appelle communément punaise du bananier, c’est que Stephanitis typica se nourrit principalement de la sève de cette plante tropicale, s’attaquant à ses feuilles à l’aide de son rostre de sorte à percer leur épiderme pour accéder au précieux nectar.
Une pratique alimentaire qui pare les feuilles contaminées de taches blanches ou argentées, tout en provoquant un jaunissement et, par extension, une réduction de la surface photosynthétique du bananier. De cet affaiblissement résulte souvent une baisse de productivité plus ou moins prononcée.
Dans les zones tropicales où la culture du bananier revêt une importance économique cruciale, les infestations de Stephanitis typica peuvent vite devenir problématiques pour les producteurs. En plus de l’affaiblissement des plantes, les infestations sévères de l’insecte peuvent rendre les fruits moins attrayants sur le marché, impactant ainsi la rentabilité.
Une résistance particulière aux pesticides
À l’instar d’autres insectes considérés comme nuisibles, la punaise du bananier a su développer, au fil du temps, une certaine résistance aux pesticides, rendant la lutte anti-parasitaire de plus en plus complexe au sein des grandes plantations. Pour faire face à cette invasion, les chercheurs explorent les méthodes alternatives, comme l’introduction de prédateurs naturels.
Une tactique pourrait d’ailleurs se distinguer : il s’avère que la punaise, sensible à la chaleur et aux fortes sources de lumière, préfèrerait s’attaquer aux bananiers situés dans les zones ombragées plutôt qu’à ceux très exposés.