Il y a peu, le Youtubeur Inoxtag a publié une vidéo expliquant à ses fans ses intentions de se lancer dans l’ascension de l’Everest. Toutefois, le projet de ce jeune homme de 21 ans sans expérience en alpinisme agace plusieurs spécialistes. Selon ces derniers, il est question d’une marchandisation de la haute montagne.
Un projet très ambitieux d’ascension de l’Everest
Inès Benazzouz (ou Inoxtag) est un Youtubeur français dont la chaîne rassemble plus de six millions d’abonnés. Le 24 février, il a publié une vidéo (voir en fin d’article) dans laquelle il explique avoir l’intention de gravir l’Everest et ses 8 849 mètres. Fier de son projet, Inoxtag a indiqué vouloir se lancer en 2024.
Le Youtubeur a expliqué n’avoir aucune expérience, mais vouloir réaliser « l’entraînement de toute une vie » afin d’être prêt. Il est notamment question de gravir une dizaine de hauts sommets avant de s’attaquer au toit du monde. Si tout cela fascine assez logiquement sa communauté, Inoxtag est loin de faire l’unanimité.
Un défi qui divise
Une partie des spécialistes en alpinisme semble en effet s’indigner de l’initiative d’Inoxtag, comme l’explique GEO dans un article du 1er mars 2023. Rodolphe Popier est analyste de données pour l’Himalayan Database, une organisation recensant toutes les expéditions au Népal depuis une soixantaine d’années. Ce dernier estime qu’un novice « à peu près sportif » peut réussir. En revanche, l’autre condition est de bénéficier d’un budget très conséquent. Or, Inoxtag a estimé le coût de son projet entre 600 000 et 1,2 million d’euros.
Pascal Tournaire est quant à lui un photographe qui a l’habitude des hauts sommets et qui défend une vision élitiste et traditionnelle de l’alpinisme. Pour lui, le projet du Youtubeur est une catastrophe et n’a aucun intérêt. L’homme estime que les intentions d’Inoxtag traduisent un phénomène global déjà existant de perte de sens autour de l’ascension de l’Everest. Déçu de la tournure que prend l’alpinisme en général, Pascal Tournaire se désole que l’argent se trouve à la base de tout. Il rappelle que depuis toujours, bon nombre d’alpinistes très doués ne trouvent pas de financement pour gravir l’Everest.
Rappelons tout de même que chaque année, des gens perdent la vie en tentant l’ascension de l’Everest. Les risques d’accident sont réels (avalanches, embouteillages, etc.) et la raréfaction de l’oxygène à partir de 8 000 mètres (la « zone de la mort ») détériore le fonctionnement des organes humains. En attendant, Inoxtag a affirmé vouloir prendre le moins de risques possible, notamment en s’entourant correctement. Il a également indiqué qu’en cas de danger trop important, il prendrait la décision de redescendre.
