Ces chercheurs ont injecté de l’oxygène dans le rectum de porcs

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Dans le cadre d’une étude, des chercheurs américains ont récemment expérimenté l’injection de bulles d’oxygène dans le rectum de porcs dont les poumons avaient subi des dommages. L’objectif ? Découvrir une solution alternative à l’actuel placement de patients humains sous assistance respiratoire.

Augmenter la saturation en oxygène

En 2019, des chercheurs avaient fait naître deux hybrides porcs-singes, flirtant ainsi avec les limites de l’éthique. Les porcs font néanmoins parfois l’objet de recherches moins dérangeantes bien qu’assez farfelues comme le relate une prépublication sur la plateforme BioRxiv du 9 décembre 2021 portant sur ces travaux menés en collaboration avec des médecins par la société Respirogen basée dans l’état du Colorado (États-Unis). Des porcs dont les poumons avaient été endommagés par de la fumée ont reçu des injections dans le rectum de milliards de petites bulles d’oxygène. Les résultats ont alors montré une augmentation des niveaux d’oxygène dans le sang et une baisse des taux de dioxyde de carbone.

La société Respirogen désire à présent perfectionner et commercialiser cette technique. Ses responsables estiment en effet qu’il s’agit d’une technique transitoire intéressante pour augmenter la saturation en oxygène de patients. Ainsi, le placement sous assistance respiratoire pourrait être évité. Il faut également savoir que les tests sur les porcs ont duré seulement quelques heures. Néanmoins, les chercheurs estiment que la technique pourrait fonctionner sur de longues périodes.

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La société Respirogen pense avoir découvert une alternative au placement sous assistance respiratoire.
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Des résultats encourageants

Afin de procéder à l’injection, l’oxygène est stocké dans des bulles de graisse micrométriques. Ces dernières ont été développées dans les années 1990 par Mark Borden (également membre de l’équipe)  pour améliorer les échographies. Ces bulles permettent ici d’augmenter la surface, et donc le passage de l’oxygène dans le sang par le côlon. Les performances seraient ainsi bien plus importantes que l’utilisation d’oxygène pur à l’état gazeux.

Une douzaine de porcs d’une masse de 40 à 50 kg ont participé à ces premiers tests. Après une baisse de la saturation en oxygène dans leur sang jusqu’à 66 % suite à une exposition à de la fumée, cette même saturation était remontée à 81 % deux heures et demie après l’injection. En parallèle, l’observation d’une baisse des taux de dioxyde de carbone est une bonne nouvelle pour les chercheurs. En effet, ce gaz cause un déclin de l’état mental.

Enfin, malgré les ambitions de Respirogen, ces recherches doivent être considérées avec prudence. En effet, les travaux en question font pour l’heure simplement l’objet d’une prépublication et doivent donc encore être vérifiés par des pairs. Les scientifiques ont en outre communiqué leur désir de tester leur technique sur des humains afin de la faire valider.