Ce n’est pas un scoop : les masques chirurgicaux pour limiter la propagation du coronavirus sont également au centre d’une catastrophe écologique. À Singapour, un quotidien a publié une infographie montrant l’ampleur de ce désastre.
129 milliards de masques par mois
Chaque masque chirurgical mesure 175 mm de longueur et 95 mm de largeur pour une masse de 3,5 g. Un seul de ces masques est donc évidemment insignifiant, mais lorsqu’il est question de milliards, cela change grandement la donne. Le 9 janvier 2021, le quotidien singapourien The Strait Times a publié une infographie montrant la catastrophe écologique découlant de cette utilisation massive de masques en raison de l’actuelle pandémie de Covid-19. Cette même infographie a été traduite en français puis republiée par le Courrier International.
Dans le monde, les humains utilisent et jettent 129 milliards de masques chirurgicaux par mois, soit 3 millions par minute ! Le poids total est également effrayant : 451 500 tonnes, soit environ 4,5 fois le poids porte-avion géant de type USS Nimitz. Par ailleurs, en plaçant ces masques au sol côte à côte, on obtiendrait une surface de 2 145 km², soit trois fois la superficie de la cité-État de Singapour (725,5 km²).
Un désastre écologique de grande ampleur
Face à ce désastre écologique, les défenseurs de l’environnement et les ONG des quatre coins du monde sont de plus en plus inquiets. Rappelons tout de même que la pandémie n’est pas prête de se terminer. Ainsi, ces masques à usage unique seront encore utilisés par un grand nombre de personnes durant un certain temps. Par ailleurs, les masques ne sont pas les seuls en cause. En effet, l’humanité utilise et jette également pas moins de 65 millions de gants de protection chaque mois. Aujourd’hui, ces équipements se retrouvent sur les plages du monde entier. Ce phénomène avait d’ailleurs déjà fait l’objet d’une alerte de la part de l’ONG Oceans Asia en mars 2020, celle-ci ayant inspecté les plages de Hong Kong (Chine) peu après le début de la pandémie.
En Europe, la Fondation Tara avait mobilisé des chercheurs et des laboratoires au mois de juin 2020. Les militants avaient effectué des prélèvements et retrouvé des masques et des gants sur les berges de sept grands fleuves européens. Or, cette mission avait permis d’évaluer un risque nouveau : composés de polypropylène, les masques chirurgicaux subissent une fragmentation rapide. Cela induit une grave pollution des fleuves et évidemment, des mers et océans.