Une infirmière en Allemagne est accusée d’avoir administré une solution d’eau saline à au moins 8 600 personnes à la place du vaccin anti-Covid. L’infirmière publiait également des informations relatives aux théories du complot anti-vaccin sur les réseaux sociaux il y a quelques mois.
Plus de 8000 personnes touchées
Au printemps dernier, on apprenait qu’une infirmière faisait l’objet d’une enquête de police en Allemagne. Au moment des faits, elle avait admis avoir injecté de la solution saline à six patients pour dissimuler le fait qu’elle avait fait tomber un flacon de vaccin Pfizer-BioNTech contre le coronavirus SARS-CoV-2. Cependant, des tests d’anticorps ont depuis été effectués et un groupe de personnes beaucoup plus large est soupçonné d’avoir également été affecté.
Un correspondant à Berlin du New York Times et du quotidien d’outre-Rhin Der Tagesspiegel révèle que selon les autorités, l’infirmière aurait en effet intentionnellement administré une solution saline à près de 8 600 personnes.
D’après les autorités sanitaires, l’infirmière, alors responsable de la préparation des seringues pendant ses heures de travail au centre de vaccination, aurait ainsi pu facilement remplacer les flacons. « Je suis totalement choqué par cet épisode« , déplore sur Facebook Sven Ambrosy, un conseiller local.
Les « faux vaccinés » proviennent du district de Frise, dans le nord de l’Allemagne, et tous ont été « vaccinés » dans un centre situé près de la ville de Wilhelmshaven entre mars et avril 2021. D’après The Guardian, il s’agit principalement de personnes âgées, le segment de la population le plus à risque de développer une forme grave de la Covid-19 et d’en mourir. Les responsables locaux exhortent donc toute personne vaccinée au centre de vaccination de Roffhausen à se faire vacciner à nouveau.
L’infirmière refuse de coopérer
De son côté, l’infirmière de 40 ans (qui n’a pas été identifiée publiquement) refuserait de coopérer avec les autorités. « Comme elle garde le silence avec la police, nous ne savons pas si et dans quelle mesure elle a été manipulée pendant cette période« , souligne Claudia Schröder, une responsable locale de la santé publique en Allemagne, dans le New Zealand Herald.
Le motif de l’infirmière n’est pas encore tout à fait clair. Néanmoins, la police a découvert que la femme, qui travaillait à l’époque avec la Croix-Rouge, avait partagé plusieurs messages anti-vax sur les réseaux sociaux durant la même période. Pour l’heure, les autorités n’ont pas dit s’ils prévoyaient de l’inculper de quelque crime que ce soit.
Elle n’est évidemment pas un cas isolé. Comme le souligne Gizmodo, bien que l’Allemagne ait déjà entièrement vacciné 55,61 % de sa population contre le covid-19, de grandes poches d’activistes anti-vaccins manifestent encore contre toute restriction mise en place pour atténuer la propagation du virus, comme en France où les marches se destinent aussi à s’opposer au Pass Sanitaire.