Certains des infidèles les plus célèbres incluent la légende du golf Tiger Woods, l’ancien président Bill Clinton, le cofondateur de Microsoft Bill Gates ou encore Kris Jenner. Bien qu’il semble que ces personnes n’aient rien en commun en dehors de cette infidélité, certains scientifiques pensent qu’ils partagent un autre point commun qui les a conduits à cette situation. Alors, pourquoi trompons-nous ? Voici ce que révèle cette étude sur l’infidélité.
Une dynamique de pouvoir à l’œuvre
Quand on pense aux liaisons, celle de Bill Clinton avec Monica Lewinsky peut rapidement venir à l’esprit. L’ancien président américain avait en effet fait les gros titres en 1995 après que sa relation sexuelle avec Monica Lewinsky, alors stagiaire de vingt-deux ans à la Maison-Blanche, ait été révélée. Aujourd’hui, des recherches suggèrent que la position de pouvoir de cet homme politique en tant que président des États-Unis pourrait avoir influencé cet évènement à la portée médiatique mondiale.
En effet, une nouvelle étude indique que les chances d’infidélité seraient « significativement plus élevées » chez les personnes qui occupent des positions de pouvoir. Et cela ne concerne pas que les politiciens, mais également les PDG à renommée mondiale comme Bill Gates ou des pseudo-célébrités comme Kris Jenner.
Selon ces recherches de l’université Reichman (Israël), cela pourrait être lié au fait que les personnes qui se sentent puissantes sont moins dépendantes des autres, ont une meilleure estime d’elles-mêmes et sont plus convaincues que les autres les trouvent désirables. « Dans une relation amoureuse, ces dynamiques de pouvoir pourraient amener le partenaire plus puissant à penser qu’il apporte davantage à la relation que son partenaire moins puissant », résume le professeur Gurit Birnbaum, l’auteur principal de l’étude. « Le partenaire plus puissant pourrait voir cela comme un signe qu’il a davantage d’options en dehors de la relation et qu’il est un partenaire plus désirable en général. »
Des expériences pour mieux comprendre l’infidélité
Des études avaient déjà montré que le pouvoir peut donner aux gens davantage de confiance en eux et un sentiment d’éligibilité en plus d’augmenter la probabilité qu’ils agissent de manière impulsive. Cependant, jusqu’à présent, peu de recherches avaient exploré l’impact du pouvoir sur les chances d’infidélité. Dans leur nouvelle étude, les chercheurs retracent quatre expériences menées par leurs soins qui impliquaient des participants engagés dans des relations hétérosexuelles monogames depuis au moins quatre mois.
Dans les première et deuxième expériences, ces volontaires devaient décrire soit un moment où ils se sont sentis puissants par rapport à leur partenaire actuel, soit une journée typique dans leur relation. Ensuite, ils écrivaient une fantaisie sexuelle qui concernait une autre personne que leur partenaire ou regardaient des photos d’inconnus et décidaient s’ils envisageraient une aventure avec eux.
Dans la troisième expérience, les participants décrivaient les dynamiques de pouvoir dans leur relation amoureuse. Ils réalisaient ensuite une tâche avec une personne attirante complice de l’étude avant d’évaluer leur désir sexuel envers elle. Enfin, dans la quatrième expérience, chaque jour pendant trois semaines, les deux partenaires d’une relation rapportaient leur perception du pouvoir dans leur relation, leur propre valeur en tant que partenaire et toute activité sexuelle (incluant fantasmes, flirt ou rapports sexuels) qui impliquait une autre personne que leur partenaire.
Un sentiment de supériorité dangereux
Les résultats démontrent clairement que la perception du pouvoir prédisait de manière significative l’intérêt d’une personne pour d’autres partenaires. Cela incluait des fantasmes sexuels, des désirs et même des interactions dans la vie réelle. « Ceux qui ont un plus grand sentiment de pouvoir peuvent se sentir motivés à ignorer leur engagement dans la relation et à agir sur des désirs pour des aventures à court terme ou d’autres partenaires potentiellement plus excitants si l’occasion se présente », détaille le professeur Harry Reis, professeur de psychologie à l’Université de Rochester et co-auteur de l’étude.
L’étude révèle également que les participants qui déclaraient se sentir plus puissants dans leur relation avaient tendance à se juger eux-mêmes plus hautement que leur partenaire. Cependant, selon les chercheurs, cela pourrait devenir « destructeur ». « Si les gens se sentent puissants et croient avoir plus d’options relationnelles que leur partenaire actuel, ils peuvent être plus enclins à prêter attention à d’autres alternatives potentiellement prometteuses », avertit le professeur Reis. Or, cette « croyance en l’existence d’autres options, comme d’autres partenaires potentiels, peut affaiblir leur engagement envers leur relation actuelle. »
D’autres phénomènes liés à l’infidélité
Évidemment, des facteurs psychologiques, émotionnels, de santé ou même de temporalité qui vont au-delà des simples dynamiques de pouvoir peuvent aussi influencer le risque d’infidélité, un phénomène aussi complexe que multifactoriel. L’insatisfaction émotionnelle est notamment l’une des raisons les plus fréquentes. Lorsqu’une personne se sent négligée, incomprise ou déconnectée dans sa relation, elle peut alors chercher ailleurs une validation affective ou un sentiment de connexion.
Les troubles de l’attachement, souvent liés à des expériences dans l’enfance, peuvent également jouer un rôle. Par exemple, les personnes avec un attachement anxieux ou évitant pourraient être plus enclines à tromper, soit pour éviter l’intimité, soit pour combler un besoin constant de réassurance.
Sur le plan psychologique, le narcissisme ou l’impulsivité exacerbée peuvent aussi conduire à l’infidélité. Les narcissiques peuvent en effet plus particulièrement rechercher des relations multiples pour alimenter leur ego ou confirmer leur désirabilité. Par ailleurs, certaines problématiques de santé mentale, comme la dépression ou l’anxiété, peuvent pousser les gens à agir de manière imprudente ou à chercher des échappatoires temporaires.
Enfin, des facteurs biologiques, tels qu’un déséquilibre hormonal ou des taux élevés de dopamine (associés au plaisir et à la récompense), peuvent également contribuer à un comportement infidèle.