Aux États-Unis, une commission d’enquête d’élus démocrates de la Chambre des représentants a publié un rapport qui fustige les géants du pétrole. Selon les auteurs, leaders mondiaux de ce secteur savaient depuis les années 1960 au moins que les énergies fossiles allaient générer un réchauffement planétaire.
Un rapport qui s’attaque aux Big Oil
En fin d’année 2023, la plateforme du gouvernement Notre-environnement publiait de nouveaux chiffres sur le réchauffement climatique. Si les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de en Europe (-27 %) et en France (-23 %) entre 1990 et 2021, elles ont augmenté de 58 % à l’échelle mondiale. Ainsi, limiter la hausse des températures et se maintenir en dessous des + 2 °C afin de rester en phase avec l’objectif de l’Accord de Paris semble aujourd’hui plutôt compromis. Évidemment, les énergies fossiles sont largement pointées du doigt pour leur implication dans la hausse des émissions de GES.
En avril 2024, une commission d’enquête de la Chambre des représentants a publié un rapport qui s’attaque directement aux Big Oil. Ce terme désigne les six géants du pétrole mondial, à savoir ExxonMobil, Chevron, BP America, Shell, l’American Petroleum Institute (API), le représentant du secteur pétrolier, ainsi que la Chambre de commerce des États-Unis.
Dans le document, les élus démocrates de la commission ont affirmé que ces entités savaient depuis les années 1960 (au moins) que les énergies fossiles allaient entraîner un réchauffement planétaire. Les auteurs du rapport ont parlé de négation du phénomène, de désinformation et de double langage de la part de ces géants envers le public américain. L’objectif ? Faire en sorte que les États-Unis et le monde entier restent dépendants de leurs produits.

Esquiver la responsabilité du changement climatique
L’enquête de la commission a débuté en fin d’année 2021 et si les Big Oil ont été passés au crible, ces derniers auraient tout fait pour retarder et perturber les investigations. Selon les auteurs, les six entités ont tenté d’esquiver la responsabilité du changement climatique. Après avoir qualifié le phénomène de canular et avoir nié son existence, les géants du pétrole ont été forcés de changer de posture. Le rapport mentionne l’apparition d’une campagne de tromperie et de double langage affirmant officiellement une volonté de soutenir l’action pour le climat, tout en menant des actions contraires de manière silencieuse.
Outre le pétrole, le rapport a aussi mentionné le gaz naturel. Les Big Oil auraient affirmé que cette ressource était sûre pour le climat et pouvait servir d’énergie de transition vers un avenir sans énergies fossiles, ce qui est évidemment faux. Pour les élus de la commission, le temps est venu de placer ces acteurs devant leurs responsabilités pour les dégâts occasionnés.
De son côté, l’American Petroleum Institute (API) a récemment affirmé que le secteur se concentrait sur la fourniture fiable et à prix abordable de pétrole et de gaz aux citoyens américains, tout en développant la prochaine génération de technologies à basses émissions, notamment l’hydrogène et la captation de CO2. Cependant, cette déclaration ne suffira sûrement pas à minimiser le contenu du rapport de la commission.
