L’État du Kerala, dans le sud de l’Inde, s’empresse de contenir une possible épidémie de virus Nipah après la mort d’un garçon de douze ans il y a quelques jours. Des dizaines de cas contacts ont été identifiés, testés et placés en quarantaine.
Nouvelle alerte en Inde
Le jeune garçon, souffrant d’une forte fièvre, avait été emmené dans une clinique privée de la ville de Kozhikode, dans l’État du Kerala (sud de l’Inde) le 29 août dernier, selon les médias indiens. Si les médecins soupçonnaient une inflammation de son cerveau (encéphalite), l’analyse de ses échantillons de sang, faite à l’Institut national de virologie, a confirmé une infection à Nipah. Il est finalement décédé le matin du 5 septembre.
Au cours de ces derniers jours, les autorités gouvernementales ont intensifié leurs efforts pour identifier les cas contacts. Selon la ministre de la Santé de l’État, Veena George, 188 personnes avaient été recensées ce lundi. Parmi eux, vingt d’entre elles étaient considérées comme des contacts primaires à haut risque (principalement des membres de sa famille). Toutes ont été testées et placées en quarantaine stricte. Parmi elles figurent également deux agents de santé entrés en contact étroit avec la victime. Tous deux ont finalement été admis dans un hôpital pour les mêmes symptômes.
Les districts voisins de l’État du Kerala sont également en état d’alerte pour surveiller d’éventuels nouveaux cas. C’est la deuxième fois en trois ans qu’un début d’épidémie de virus Nipah est signalé au Kerala, où plus de 40 000 nouveaux cas de Covid-19 sont actuellement signalés quotidiennement.

Une source de préoccupation
Rappelons que Nipah est un virus porté par les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidae. L’agent pathogène peut être transmis à d’autres animaux, notamment les porcs, les chiens, les chats, les chèvres, les chevaux, les moutons. L’Homme peut également infecté par l’intermédiaire de ces espèces, ou en manipulant des fruits ou des produits à base de fruits (comme le jus de palmier dattier cru) contaminés par l’urine ou la salive de chauves-souris infectées.
Un humain infecté peut être asymptomatique ou développer de la fièvre pendant trois jours à deux semaines, suivie d’une toux, d’un mal de gorge et de problèmes respiratoires. La maladie évolue ensuite en provoquant des convulsions, un coma et un gonflement cérébral potentiellement mortel.
La maladie, identifiée pour la première fois en 1998 lors d’une épidémie en Malaisie, présente un taux d’incidence relativement faible. En revanche, le taux de mortalité est très élevé (40 à 70 % des personnes infectées en meurent). Sa longue période d’incubation (jusqu’à 45 jours) et sa capacité à infecter une plus grande variété d’animaux font également de Nipah une source de préoccupation importante pour les épidémiologistes. D’autant qu’aucun traitement ou vaccin n’est encore disponible.