Galvanisée par ses récents succès dans le domaine spatial, l’Inde commence à se fixer des objectifs à long terme. Le pays viserait même à établir sa propre base lunaire avant 2050.
L’Inde, un nouvel acteur majeur du spatial
Le 28 novembre, lors d’un symposium, S. Somanath, le président de l’Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO), a présenté une feuille de route provisoire pour l’exploration lunaire. Ce plan ambitieux s’appuie sur les récentes réalisations de l’Inde dans le domaine spatial.
L’Inde a en effet marqué des points notables dans le domaine de l’exploration lunaire avec des missions marquantes, dont Chandrayaan-1. Lancée en 2008, elle avait notamment permis d’identifier de manière significative la présence d’eau sur la Lune. Plus récemment, la mission Chandrayaan-3 s’est illustrée en déposant avec succès un atterrisseur au niveau du pôle sud lunaire, ce qui n’avait jamais été fait. Ces réussites ont donc renforcé la position de l’Inde en tant que puissance montante dans le spatial.
La feuille de route présentée par S. Somanath vise à capitaliser sur ces succès et à orienter les futures missions lunaires du pays. Alors que des détails spécifiques de la feuille de route ne sont pas encore disponibles, nous savons qu’elle inclura des plans pour des missions robotiques supplémentaires sur la Lune ainsi que des objectifs liés aux vols spatiaux habités.
Une feuille de route très ambitieuse
Les missions décrites incluent notamment LUPEX (Lunar Polar Exploration), développée conjointement avec la JAXA, l’agence japonaise, dont l’objectif sera de déposer un astromobile dans les régions polaires de la Lune pour déterminer la quantité d’eau présente. Elles incluent également l’effort de retour d’échantillons lunaires effectué dans le cadre de la mission Chandrayaan-4.
L’Inde vise également à arrimer l’un de ses vaisseaux habités à la station spatiale Gateway, pilotée par la NASA en orbite lunaire, et à déposer ses propres astronautes sur le sol lunaire. L’ISRO a également manifesté son intérêt pour l’établissement d’une station spatiale habitée, dont la première unité pourrait être opérationnelle d’ici cinq ans. Le pays viserait également à établir une base lunaire d’ici 2047, année qui marquera les cent ans d’indépendance indienne. Enfin, un lanceur de nouvelle génération (NGLV) sera développé pour faciliter certaines de ces missions. Cette nouvelle fusée sera partiellement réutilisable.
Ces plans sont provisoires, mais révèlent la pensée de l’ISRO et sont révélateurs de ses ambitions à long terme.