Selon son gouvernement, l’Inde veut envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2040 et compte construire une station spatiale au milieu de la prochaine décennie. Cette nouvelle annonce intervient alors que le pays enchaîne les réalisations dans l’espace.
De grandes ambitions pour l’Inde
Le Premier ministre indien Narendra Modi a présidé une réunion de haut niveau ce mardi pour évaluer les progrès de la mission Gaganyaan (« véhicule céleste » en sanscrit) qui vise à envoyer trois premiers astronautes indiens dans l’espace à la fin de l’année prochaine. Le pays se prépare donc à marquer encore un peu plus l’histoire de l’exploration spatiale après le succès de sa mission Chandrayan-3, qui s’est posée près du pôle sud lunaire, et le lancement de son observatoire Aditya-L1, qui est la première mission de l’Inde autour du Soleil.
Au cours de cet entretien, le Premier ministre a demandé de viser désormais des objectifs nouveaux et ambitieux, citant notamment la création de la Station Bharatiya Antariksha (Station spatiale indienne) d’ici 2035 et l’envoi du premier Indien sur la Lune d’ici 2040.
La déclaration du gouvernement indien décrit également un certain nombre de projets futurs visant à servir cet effort lunaire. « Le Département de l’Espace élaborera une feuille de route pour l’exploration de la Lune. Cela comprendra une série de missions Chandrayaan, le développement d’un lanceur de nouvelle génération (NGLV), la construction d’une nouvelle rampe de lancement, la mise en place de laboratoires centrés sur l’humain et des technologies associées », relate SpaceNews.
Enfin, le Premier ministre a également appelé à travailler sur des missions interplanétaires. Il serait notamment question d’envoyer un orbiteur autour de Vénus et un atterrisseur sur Mars. Pour rappel, l’Inde s’est déjà placée en orbite autour de la planète rouge en 2014 dans le cadre de sa Mars Orbiter Mission (MOM) qui a ensuite fonctionné pendant près de huit ans.

Tester le système d’abandon de la capsule d’équipage
En attendant, le pays continue de préparer sa capsule pour sa mission habitée Gaganyaan. Il sera notamment question de simuler un lancement à vide de la capsule le 21 octobre prochain afin de tester le fonctionnement de son système d’évacuation d’urgence. Il s’agit du dispositif d’éjection qui se déclenche pour éloigner rapidement la capsule de la fusée en cas de problème durant les premiers moments du décollage.
Le lancement de ce vol de courte durée aura lieu depuis le centre spatial Satish Dhawan. La capsule sera lancée par une fusée à un étage. Le vaisseau se séparera alors du lanceur à une altitude d’environ 17 km, puis il fera une descente assistée par parachute pour finalement amerrir à environ 10 km au large de Sriharikota.
Ces dispositifs d’urgence sont essentiels. L’un d’entre eux avait notamment prouvé son efficacité le 11 octobre 2018 deux minutes après le décollage de la mission Soyouz MS-10 qui emportait Nick Hague, l’astronaute de la NASA, et le cosmonaute russe Alekseï Ovtchinine. Le système d’éjection avait alors permis aux deux hommes de s’en tirer sains et saufs. Le 12 septembre 2022, un autre de ces dispositifs avait également été déclenché lors du vol NS-23 de la fusée New Shepard de Blue Origin suite à une panne du booster. Cependant, aucun passager ne se trouvait à bord.