Chandrayaan-3 Inde Lune
Une fusée LVM-3 décolle avec le vaisseau Chandrayaan-3 le 14 juillet 2023. Crédits : ISRO

L’Inde fait un pas de plus vers son premier atterrissage lunaire

Après une première tentative échouée en 2019 en raison d’un problème logiciel, l’Inde se prépare à se poser sur la Lune à nouveau dans le cadre de sa mission Chandrayaan-3. La manoeuvre aura lieu dans quelques jours. En attendant, la sonde a réussi à se placer en orbite lunaire samedi dernier.

Une manoeuvre délicate

Pour espérer se poser sur la Lune, encore faut-il réussir à s’insérer en orbite. Or, il s’agit d’une manœuvre critique qui implique une série d’étapes compliquées, le but étant de ralentir suffisamment la vitesse et d’ajuster la trajectoire de la sonde afin de lui permettre d’être capturée gravitationnellement par la Lune. Pour ce faire, les équipes au sol envoient des commandes pour effectuer une rétrocombustion des moteurs.

Pendant l’insertion en orbite, les ingénieurs surveillent également de près la trajectoire de la sonde à l’aide de systèmes de suivi et de capteurs. Si nécessaire, de petites corrections de trajectoire peuvent être effectuées. Une fois que la sonde atteint la bonne vitesse et la bonne trajectoire, la gravité de la Lune commence alors à l’attirer vers elle. La sonde se retrouve ainsi piégée dans son orbite.

Une opération réussie

Il y a quelques jours, Chandrayaan-3 a réussi cette manœuvre critique grâce à une combustion de ses moteurs qui a duré environ trente minutes. Le voyage n’est pas fini pour autant. D’après l’agence indienne, le vaisseau a en effet modifié progressivement son orbite avec une nouvelle combustion ce dimanche 6 août. Il s’installera ensuite sur une orbite polaire circulaire à cent kilomètres d’altitude le 17 août prochain. De là, son atterrisseur (nommé Vikram) se séparera du module de propulsion de la mission en prévision de son alunissage.

La descente finale et la tentative d’atterrissage de Vikram sont prévues pour le 23 août prochain. Le site visé se trouve à proximité de la région lunaire du pôle Sud. En cas de succès, Chandrayaan-3 fera de l’Inde le quatrième pays au monde à réaliser un alunissage en douceur après les États-Unis, l’ex-Union soviétique et la Chine.

Une fois sur place, il est prévu que l’atterrisseur libère un petit rover nommé Pragyan. Ce dernier se chargera de mener des expériences scientifiques in situ pendant toute une journée lunaire qui équivaut à environ quatorze jours terrestres. Notez que l’atterrisseur et le rover fonctionneront seulement à l’énergie solaire. Sans unités de chauffage à radio-isotopes, aucun des deux engins ne pourra donc survivre au froid profond de la nuit lunaire.

Pour rappel, la première mission lunaire de l’Inde (Chandrayaan-1), lancée en 2008, avait un an en orbite lunaire à la recherche de preuves de molécules d’eau. Elle s’était ensuite écrasée délibérément sur la surface en 2009. L’orbiteur de la mission Chandrayaan-2 est en revanche toujours actif en orbite. C’est d’ailleurs lui qui fera le relais entre Chandrayaan-3 et les équipes au sol.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.