Selon son gouvernement, l’Inde veut envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2040. Cette nouvelle annonce intervient alors que le pays enchaîne les réalisations dans l’espace, mais peut-elle vraiment réaliser un tel exploit ?
Sur la Lune… mais comment ?
Dans le cadre d’une réunion visant à évaluer les progrès de la mission Gaganyaan (« véhicule céleste » en sanscrit) qui vise à envoyer trois premiers astronautes indiens dans l’espace à la fin de l’année prochaine, le Premier ministre indien Narendra Modi a récemment annoncé l’envoi d’un premier Indien sur la Lune d’ici 2040.
La déclaration du Premier ministre est assez vague sur la manière dont l’Inde atteindra cet objectif. « Le Département de l’Espace élaborera une feuille de route. Cela comprendra une série de missions Chandrayaan, le développement d’un lanceur de nouvelle génération (NGLV), la construction d’une nouvelle rampe de lancement, la mise en place de laboratoires centrés sur l’humain et des technologies associées« , relate SpaceNews.
La question du lanceur est celle qui interroge le plus. En effet, le pays travaille actuellement sur le développement d’une fusée capable de soulever à peu près la même masse en orbite que la fusée Falcon 9, ce qui n’est pas assez puissant pour les missions lunaires avec équipage.
De plus, il est peu probable que ce lanceur vole avant 2030 dans la mesure où les ingénieurs n’en sont qu’à la phase de base de sa conception. Il semblerait même que l’ISRO (l’agence spatiale indienne) n’ait même pas décidé si son système de propulsion utiliserait du kérosène ou du méthane comme propulseur.
Ainsi, on imagine mal cette fusée propulser des humains vers la Lune. Un tel véhicule nécessitera un processus de conception plus long, peut-être d’une dizaine d’années, afin de le développer, le tester et finalement de le faire voler. Or, les responsables indiens n’ont rien dit à propos d’un lanceur aussi lourd.
Quelques alternatives
Sur la base de cette déclaration, nous pourrions ainsi comparer cet objectif à celui de la NASA qui vise à envoyer des humains sur Mars d’ici 2040. Cela semble prometteur sur le papier, mais force est de constater que l’agence n’entreprend pas aujourd’hui les d’investissements nécessaires pour en faire une réalité. L’Inde se donnerait donc un objectif ambitieux tout en sachant que l’atteindre sera très compliqué.
Une autre possibilité est que l’Inde adhère davantage aux accords Artemis de la NASA. Pour rappel, il s’agit d’un ensemble de principes non contraignants entre nations partageant les mêmes idées pour une exploration pacifique et transparente de l’espace.
Jusqu’à présent, les détails sur ce qu’impliquera cette coopération entre la NASA et l’Inde étaient très génériques. Cependant, nous pourrions imaginer que le pays, en l’échange de contreparties, puisse intégrer l’un de ses astronautes à bord de l’une des missions américaines au cours des années 2030. Il se pourrait également que l’Inde achète simplement un siège à bord du Starship de SpaceX.