En Inde, de nombreux poissons sont retrouvés sans vie dans plusieurs étendues d’eau

Banganga reservoir d'eau
Crédits : Anwarali Kapasi / iStock

Dans l’ouest de l’Inde, un réservoir d’eau en particulier est le théâtre d’une véritable hécatombe depuis déjà plusieurs années. Des milliers de poissons meurent, complètement intoxiqués après le rejet de nombreux déchets ménagers. Or, ce problème n’est pas forcément localisé puisque de nombreux lacs et étangs sont concernés par le phénomène.

Un phénomène commun dans toute l’Inde

En 2021, plusieurs ONG dont WWF et la Global Wildlife Conservation ont publié un rapport édifiant. Ses auteurs dressaient le constat suivant : un tiers des poissons d’eau douce sont en danger d’extinction. Il existe plusieurs raisons à ce déclin mondial comme la construction de barrages, la surpêche, le détournement des cours d’eau pour l’irrigation, le dérèglement climatique ou encore la pollution.

Comme l’explique le magazine Quartz India dans un article du 20 juillet 2022, le réservoir d’eau historique de Banganga dans l’ouest de l’Inde est au cœur d’une « tragédie annuelle« . De nombreux poissons meurent en effet chaque année dans ce réservoir par intoxication. La cause ? Des rites religieux, dont les offrandes sous forme de nourriture finissent massivement dans l’eau.

Toutefois, la situation du réservoir d’eau de Banganga n’est pas un cas unique. À travers l’Inde, bien d’autres lacs et étangs voient régulièrement de nombreux poissons perdre la vie. Or, la pollution de l’eau est très souvent au centre du problème.

Banganga reservoir d'eau
Le réservoir d’eau de Banganga, au cœur d’une « tragédie annuelle ».
Crédits : vale_t / iStock

Des rites religieux très polluants

Rappelons tout de même qu’aujourd’hui, 70 % des eaux de surface indiennes sont contaminées, dont une grande partie est totalement impropre à la consommation. L’exemple de la ville de Bangalore, dans l’État du Karnataka, est très parlant. Plusieurs de ses lacs sont en effet si touchés que ceux-ci sont devenus inhospitaliers pour toute vie aquatique.

En Inde, où le développement s’accélère d’année en année, des industriels déversent en masse leurs eaux usées dans les cours d’eau. Le cas des décharges à ciel ouvert joue également un rôle dans ce problème qui se résume finalement à de très faibles niveaux d’oxygène dans les eaux de surface. Or, les événements et autres rites religieux contribuent également à ce phénomène indésirable. Certaines eaux de surface comme le lac Pushkar (Rajasthan) sont en effet sacrées pour les hindous en raison de leur signification mythologique.

Comme partout où la pollution affecte la vie aquatique, les citadins indiens sont indirectement concernés. Si ces derniers n’ont pas forcément d’interactions quotidiennes avec les eaux de surface, la pollution impacte néanmoins très gravement l’approvisionnement en ressources halieutiques, entre autres.