L’Inde lancera sa première mission vers Vénus en 2024

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La planète vénus. Crédits : JAXA

L’Inde lancera finalement sa mission Shukrayaan à destination de Vénus en 2024 après avoir essuyé des retards à cause de la pandémie. La France participera également en embarquant un instrument à bord.

Vénus n’est pas une planète où il fait bon vivre. Ce monde pourrait même être, pour nous pauvres humains, le pire endroit du Système solaire. Et pour cause, les températures moyennes en surface tournent autour des 462°C et la pression de surface est 90 fois supérieure à celle de la Terre au niveau de la mer. Néanmoins, cet environnement n’a pas toujours été aussi rude. Des études antérieures suggèrent en effet que la planète était autrefois semblable à la Terre. Elle était peut-être même habitable, et pourquoi pas habitée ?

C’est la raison pour laquelle de nombreuses agences continuent de garder un œil sur Vénus depuis quelques années malgré ses conditions dantesques. On pense notamment au Japon, déjà sur place ou encore à la NASA qui montre également de l’intérêt. Néanmoins, il y en a d’autres. Récemment, des chercheurs de l’agence spatiale indienne (ISRO) ont en effet transmis au gouvernement des plans visant à mettre en place une mission vers la planète.

Au départ, il était prévu que cette mission soit lancée en 2023. Néanmoins, la pandémie a poussé l’ISRO à revoir ses plans. Jusqu’à récemment, cette mission devait être lancée en 2025. Finalement, elle devrait pouvoir quitter la Terre un an plus tôt, dès 2024 selon SpaceNews.

Mesures topographies et atmosphériques

Cette mission sera la première sur Vénus pour l’Inde. À cette occasion, l’orbiteur Shukrayaan sera coiffé au-dessus d’une fusée indienne GSLV Mk II.

Une fois sur place, plusieurs instruments à bord viseront à étudier la planète pendant quatre ans. L’un d’eux, un radar à synthèse d’ouverture, visera à « percer » les nuages de Vénus dans le but de sonder sa surface. Nous pourrions alors en apprendre davantage sur son activité volcanique ou encore évaluer le comportement de la matière en sous-sol.

Un autre instrument développé en collaboration avec la Suède, le Venusian Neutrals Analyzer, examinera quant à lui comment les particules chargées du soleil interagissent avec l’atmosphère de la planète.

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Une représentation non à l’échelle de la mission de l’orbiteur Vénus Shukrayaan de l’ISRO. Crédits : ISRO

La France sera de la partie

Shukrayaan apportera également dans ses bagages un instrument permettant de sonder l’atmosphère de la planète dans les longueurs d’onde infrarouges, ultraviolettes et submillimétriques. Pour rappel, il y a quelques mois, des scientifiques ont annoncé une possible détection de phosphine (un élément favorable à la vie) dans l’atmosphère de Vénus, bien que ces résultats aient depuis été contestés. Or, cet instrument indien pourrait nous en dire davantage à ce sujet.

Enfin, La France, premier partenaire stratégique de l’Inde en Europe, participera également à cette grande aventure, élargissant une coopération vieille de plusieurs décennies dans le secteur spatial. L’agence spatiale française (CNES) embarquera en effet son Venus Infrared Atmospheric Gases Linker (VIRAL) co-développé avec l’agence spatiale fédérale russe Roscosmos.