Les observations montrent que la Californie connaît des incendies de plus en plus virulents, avec des bilans parfois très lourds en termes de pertes de vies humaines, de dommages matériels et de dégradation des écosystèmes. Or, selon une nouvelle étude, ce sont bien souvent les incendies initiés par la main de l’homme qui sont les plus dévastateurs. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications.
Une équipe de chercheurs de l’Université de Californie (États-Unis) a récemment étudié les différences entre les feux de forêt d’origine naturelle, en particulier lorsqu’ils sont déclenchés par la foudre, et ceux d’origine humaine. L’État californien étant connu pour son exposition aux incendies, tout élément permettant de repérer de façon précoce les brasiers susceptibles de provoquer les dommages les plus sévères constitue un atout majeur.
Un rapport de force inégal entre incendies naturels et incendies provoqués par l’homme
Les résultats obtenus par les scientifiques montrent que les départs de feux de forêt attribuables aux faits et gestes des hommes sont à l’origine de brasiers particulièrement intenses et de grande ampleur. Cela s’explique par leur développement dans des conditions souvent plus chaudes et sèches par rapport à ceux déclenchés naturellement par la foudre. Avec un contexte plus inflammable, les dimensions et le potentiel de destruction des feux humains sont par conséquent plus élevés.

« Les incendies déclenchés par l’homme se développent plus rapidement et libèrent plus d’énergie à mesure qu’ils grandissent. […] Ils sont plus virulents », soulignent les auteurs dans leur papier. Cette information importante a pu être obtenue grâce aux travaux menés en parallèle sur le développement d’un algorithme dédié à la détection et au traçage des feux de forêt dans la région.
« Nous avons créé un algorithme de suivi des incendies et l’avons appliqué aux neuf dernières saisons des feux de forêt en Californie, ce qui a aidé à analyser l’emplacement, l’énergie et la propagation de différents types d’incendies », détaille Yang Chen, coauteur de la seconde étude.
« L’importance de cet algorithme est qu’il pourrait nous permettre de construire de meilleurs modèles d’incendie en Californie et de mieux suivre les incendies de forêt dans les régions du monde où nous n’avons pas d’avions et de multiples capteurs satellites mesurant les incendies 24 heures sur 24 », ajoute James Randerson, coauteur ayant participé aux deux papiers.