Impression 3D : des « murs vivants » pour végétaliser plus facilement les bâtiments

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Crédits : Université de Virginie

Aux États-Unis, des ingénieurs et architectes ont mis au point une nouvelle technique permettant de poser des murs et toits végétalisés dès l’installation de la structure d’un bâtiment. Il est question d’un matériau imprimé en 3D encore en développement, dont les possibilités pourraient susciter un fort intérêt.

Intégrer directement la végétation dans les murs

Depuis longtemps déjà, la construction de logements, de locaux ou autres bâtiments publics implique une utilisation massive de béton. Malheureusement, ce matériau est au cœur d’un véritable désastre écologique, notamment à cause du ciment dont la production consomme de grandes quantités d’électricité et de fioul. Par ailleurs, pas moins de 10 milliards de tonnes de sable marin sont également utilisées chaque année, ce qui laisse pensif dans le contexte actuel de crise environnementale majeure.

Des chercheurs de l’Université de Virginie (États-Unis) ont récemment dévoilé une technique innovante et durable d’impression 3D, donnant la possibilité de créer des structures à partir de sols contenant des graines. De prime abord, il semble seulement s’agir de terre, mais quelques jours suivant l’installation, des plantes et des fleurs apparaissent.

Construire des murs et des toits végétalisés permet de prévenir les inondations, selon les chercheurs ayant détaillé leur projet dans un communiqué en juillet 2022. La technique est également efficace pour l’isolation naturelle, la pollinisation et, évidemment, la création d’espaces verts pour les citadins. L’intérêt principal est de pouvoir intégrer la végétation directement dans la construction sans avoir à ajouter de structures, comme c’est le cas aujourd’hui.

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Crédits : Université de Virginie

Faciliter la neutralité carbone des bâtiments

Les ingénieurs travaillent avec des sols et des plantes locales (Sedum ou stonecrop) mélangés à de l’eau. Par ailleurs, la technique est plutôt écologique puisque nécessitant peu d’énergie – seulement lors de l’impression des structures et lors de leur déplacement. Pour l’un des chercheurs Ehsan Baharlou, il s’agit ici d’un système écologique actif capable de stocker le carbone émis dans des structures de sol imprimées en 3D, et ce grâce au processus de photosynthèse. Par ailleurs, les ingénieurs sont persuadés que leur concept pourrait jouer un rôle important dans la neutralité carbone des bâtiments.

Pour l’instant, les ingénieurs ont créé des prototypes cylindriques avant de générer des structures plus complexes telles que des dômes. Ils ont aussi fabriqué de petits murets d’environ un mètre de haut. La prochaine étape pour les meneurs du projet est d’imprimer des structures à faces multiples et tenter d’aller plus loin en termes de dimension des structures.