Impression 3D : ce « capteur de sueur » permet de surveiller des maladies

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Crédits : Mānoa College of Engineering

Si la sueur est synonyme de gène et d’inconfort pour de nombreuses personnes (surtout durant les mois d’été), elle peut être également un bon moyen de surveiller son état de santé. Pour en tirer pleinement parti, des chercheurs basés à Hawaï ont dernièrement mis au point un capteur imprimé en 3D permettant le suivi de certaines maladies.

Un capteur baptisé « sweatainer »

En 2020, nous évoquions les travaux de chercheurs de l’Université de San Diego (États-Unis) dont l’objectif était d’élaborer un patch cutané pour suivre les niveaux de vitamine C dans la sueur. Rappelons au passage que les carences en vitamine C (qui résulte souvent d’un manque de fruits et de légumes frais) causent des fatigues chroniques, de l’irritabilité et, dans des cas beaucoup plus graves, le scorbut. Ce n’est toutefois pas le seul dispositif dédié à la surveillance de l’état de santé des patients grâce à la sueur. Des scientifiques du Mānoa College of Engineering de l’Université d’Hawaï (États-Unis) ont en effet dévoilé une innovation assez similaire dans la revue Science Advances le 3 mai 2023. Cette fois, il est question d’un capteur de sueur imprimé en 3D pour surveiller différentes maladies. Il porte un nom : le « sweatainer ».

Rappelons que la sueur aide à réguler la température du corps et à éliminer les toxines. Ainsi, il s’agit d’un support utile en médecine pour le suivi d’indicateurs de santé divers et variés. D’après les responsables de l’étude, le capteur peut ainsi fournir des informations sur la déshydratation, la fatigue ainsi que les taux de glycémie. Néanmoins, il peut aussi permettre de surveiller des maladies bien plus préoccupantes, à savoir le diabète, la fibrose kystique ou encore l’insuffisance cardiaque.

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Crédits : Mānoa College of Engineering

Vers davantage de progrès dans le domaine

Il faut savoir que la collecte de sueur est déjà utilisée pour des tests concernant certaines maladies comme la fibrose kystique. Cependant, les approches dites classiques peuvent être assez onéreuses. Elles font en effet notamment appel à des tampons absorbants ou encore à des tubes microforés appliqués contre l’épiderme. Sont également nécessaires un personnel formé et un équipement adéquat, lui aussi très coûteux. Et si l’arrivée récente d’appareils de collecte portables a permis de révolutionner le secteur, ces installations sont malheureusement à usage unique. L’utilisation ici de l’impression 3D pour ce capteur associe donc efficacité, facilité d’utilisation et coût réduit.

De taille aussi réduite qu’un autocollant pour enfant, le capteur, obtenu grâce à une imprimante DLP commerciale, collecte et analyse la sueur. Surtout, ses capacités ouvrent la porte à davantage de progrès dans le domaine comme la potentielle démocratisation de tests à domicile. Les responsables du projet ont notamment évoqué la possibilité d’effectuer des collectes « multitirage », c’est-à-dire l’obtention de plusieurs échantillons de sueur en simultané. Les échantillons sont donc séparés et prêts à l’emploi pour des tests en laboratoire.

Rien qu’en France, pas moins de 1,5 million d’adultes sont atteints d’insuffisance cardiaque, 3,5 millions en proie au diabète et environ 6 000 enfants et adultes touchés par la fibrose kystique. Ce genre d’innovation pourrait donc grandement favoriser le maintien en bonne santé de ces personnes grâce à une surveillance personnelle plus accessible, pratique et efficace.