Dans l’éventualité où une urgence médicale se déclare à des millions de kilomètres de la Terre, un retour ou une simple téléconsultation avec un médecin ne sont pas vraiment des options envisageables. Dans cette optique, la NASA s’est associée au géant Google pour la mise au point d’un système IA de support clinique pour ses futures missions du programme Artemis.
Un système IA de support clinique pour les astronautes
En mai 2025, nous évoquions la présentation d’une version améliorée d’un chatbot médical conçu par Google : l’Articulate Medical Intelligence Explorer (AMIE). Il s’agit ici d’un système ayant recours à la reconnaissance d’images et des algorithmes avancés pour identifier les maladies cutanées et ce, sur la base de photo obtenues via un smartphone. Or, cette IA peut désormais générer un diagnostic précis et complet à partir d’un seul cliché, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Lorsque l’Agence spatiale étasunienne (NASA) décide de réfléchir à l’éventualité d’embarquer une IA médicale à bord des futurs vaisseaux d’exploitation spatiale, une association avec Google semblait naturelle. Comme l’explique le média spécialisé Space.com dans un article du 17 aout 2025, les deux entités collaborent à la mise au point d’un système IA de support clinique embarqué, un assistant médical numérique à destination des astronautes des futures missions du programme Artemis.
Baptisé Crew Medical Officer Digital Assistant (CMO-DMA), l’assistant en question devrait opérer au-delà de 2 000 kilomètres de distance. Ce dernier s’inspire d’un principe déjà existant en milieu hospitalier, à savoir le Clinical Decision Support System (CDSS). Il s’agit d’un type de logiciels dont l’objectif est d’analyser la description de symptômes par les patients eux-mêmes. Les informations font l’objet d’une comparaison avec le contenu d’une base de données médicales, avant la suggestion de diagnostics possibles. De plus, il est important de rappeler que le dispositif ne pense pas à la place des médecins mais ont pour but de les aider à la décision.

Un développement très prometteur
Dans un communiqué du 8 aout 2025, le vice-président des affaires fédérales de la branche secteur public de Google Jim Kelly a donné des éléments supplémentaires à propos de cette innovation. L’intéressé a évoqué l’entrainement d’un système d’IA à l’aide de documents sur les vols spatiaux et le recours à des technologies de traitement du langage naturel et d’apprentissage automatique. L’objectif est clair : analyser la santé et les performances de l’équipage en toute sécurité et en temps réel. Jim Kelly a également indiqué que le développement de l’IA était encourageant, celle-ci étant d’ors et déjà capable d’associer des symptômes décrits par un humain à des diagnostics plausibles et ce, en totale autonomie.
Il faut dire qu’ici, la notion d’autonomie est centrale car hors de l’orbite terrestre, l’équipage d’un vaisseau se retrouve complétement isolé. Rappelons tout de même que dans le cadre d’une communication entre la Terre et Mars, le délai de communication est de 45 minutes aller-retour. Dans de telles conditions, tout problème médical doit faire l’objet d’une prise en charge pas les astronautes eux-mêmes, alors que ces derniers ne sont pas médecins. Ainsi, le CMO-DMA pourrait guider les membres d’équipage dans l’évaluation des symptômes et la marche à suivre, sans se lancer dans une longue télécommunication avec la Terre.
Pour l’heure, le développement du CMO-DMA est en bonne voie mais continue de recevoir l’aide de médecins pour son amélioration. Par ailleurs, si le dispositif a été pensé pour un usage strictement spatial, ce dernier pourrait également servir à certains médecins sur Terre. En effet, des professionnels de santé confrontés à l’isolement pourraient s’intéresser à cette innovation au quotidien. Autrement dit, le CMO-DMA pourrait être très utile dans les déserts médicaux, les zones sinistrées après une catastrophe naturelle ou encore, dans le cadre de missions scientifiques dans des contrées isolées.
