Un implant rétinien pourrait bien restaurer la vue de millions de personnes

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Dans la revue Nature Materials, une Ă©quipe de chercheurs de l’Institut italien de technologie de GĂªnes (IIT) annonce avoir dĂ©veloppĂ© et testĂ© un implant rĂ©tinien qui peut restaurer la vision perdue chez les rats. Des essais cliniques sont d’ores et dĂ©jĂ  prĂ©vus Ă  la fin de l’annĂ©e 2017.

Ce nouvel implant convertit la lumière en un signal Ă©lectrique qui stimule les neurones rĂ©tiniens et redonne aujourd’hui l’espoir aux millions de personnes qui souffrent de dĂ©gĂ©nĂ©rescence rĂ©tinienne (y compris de rĂ©tinite pigmentaire) qui se caractĂ©rise par la dĂ©gĂ©nĂ©rescence des cellules en cĂ´nes et en bĂ¢tonnets responsables de la vision. La rĂ©tine, situĂ©e en arrière-plan de l’œil, se compose de millions de photorĂ©cepteurs sensibles Ă  la lumière et plusieurs facteurs connus tels que lâ€™Ă¢ge, le tabagisme, l’exposition aux UV ou encore des facteurs gĂ©nĂ©tiques peuvent entraĂ®ner sa dĂ©gĂ©nĂ©rescence. En revanche, alors qu’en cas de dĂ©gĂ©nĂ©rescence rĂ©tinienne les cellules photorĂ©ceptrices meurent, les neurones de la rĂ©tine ne sont quant Ă  eux pas affectĂ©s.

Parce que les nerfs rĂ©tiniens restent intacts et fonctionnels, l’équipe de chercheurs de l’Institut italien de technologie de GĂªnes (IIT) dirigĂ©e par Fabio Benfenati imaginait il y a quelques mois une prothèse implantĂ©e dans l’œil qui absorberait les photons lorsque la lumière pĂ©nètre dans la lentille pour stimuler les neurones rĂ©tiniens Ă  la manière d’un panneau photovoltaĂ¯que, remplissant ainsi le vide laissĂ© par les photorĂ©cepteurs naturels, mais endommagĂ©s de l’œil. L’implant, fabriquĂ© Ă  partir d’une mince couche de polymère conducteur placĂ© sur un substrat Ă  base de soie et recouvert d’un polymère semi-conducteur, vient dâ€™Ăªtre testĂ© chez des rats Ă©levĂ©s pour dĂ©velopper une dĂ©gĂ©nĂ©rescence rĂ©tinienne et les rĂ©sultats sont très concluants.

Les chercheurs ont non seulement rĂ©ussi Ă  restaurer la vision chez les rats en moins de 30 jours, mais ils ont Ă©galement amĂ©liorĂ© le rĂ©flexe pupillaire des cobayes (la constriction physiologique de la pupille exposĂ©e Ă  la lumière). TestĂ©s six et dix mois après l’intervention chirurgicale, les implants Ă©taient toujours efficaces. Certains souffraient nĂ©anmoins d’une lĂ©gère dĂ©ficience visuelle due Ă  lâ€™Ă¢ge.

Pour l’heure, les chercheurs jugent que le principe de fonctionnement de la prothèse reste « incertain » et ils suggèrent que « des recherches supplémentaires seront nécessaires pour expliquer exactement comment la stimulation fonctionne au niveau biologique ». Bien qu’il n’y ait à ce jour aucune garantie que les résultats observés chez les rats se traduiront chez l’Homme, ils restent très confiants. Ils prévoient d’ailleurs d’effectuer les premiers essais cliniques dans la seconde moitié de cette année et de recueillir les résultats préliminaires au cours de l’année 2018.

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