De nouvelles images témoignent de l’impact de DART

DART Hubble
Crédits : NASA, ESA, STScI, Jian-Yang Li (PSI) TRAITEMENT D'IMAGE : Joseph DePasquale (STScI)

La mission DART (Double Asteroid Redirection Test) de la NASA a récemment percuté une petite roche spatiale dans le cadre d’un exercice de défense planétaire. Les effets de cet impact ont été visibles depuis l’orbite terrestre, comme en témoignent ces nouvelles images de Hubble.

En septembre dernier, la NASA avait envoyé son vaisseau DART pour tester une technique de déviation d’un astéroïde situé  sur une trajectoire de collision avec la Terre. De nombreux télescopes et observatoires ont alors mis leurs opérations en suspens pour observer l’événement dans le but de permettre aux chercheurs d’en tirer un maximum d’enseignements. Parmi eux figurait le vénérable Hubble.

De nouvelles images capturées par l’observatoire spatial ont d’ailleurs été récemment publiées par la NASA, nous révélant des quantités folles de poussière (environ 1 000 tonnes selon les estimations) et autres débris projetés suite à l’impact. Ces images faisaient partie des données parues dans l’une de cinq études publiées dans Nature, impliquant des dizaines de chercheurs et nous donnant un aperçu détaillé de l’impact du DART et de ses conséquences.

Trois stades d’évolution

S’il va falloir encore du temps aux scientifiques pour tout comprendre, ces nouvelles informations glanées à partir des travaux de Hubble indiquent au moins trois stades d’évolution des débris de l’astéroïde ciblé, nommé Dimorphos.

Le nouveau film Hubble commence par des images d’environ 1,3 heure après l’impact, montrant Dimorphos et son compagnon Didymos à une distance telle que les deux roches spatiales ne peuvent pas être identifiées individuellement. Environ deux heures après l’événement, il est possible de voir des débris se déplacer à des vitesses supérieures à 6,4 km/h par heure, ce qui est suffisamment rapide pour surmonter l’attraction gravitationnelle du système d’astéroïdes.

Un cône d’éjecta se serait d’abord formé environ dix-sept heures après l’impact, après quoi les débris se sont enroulés autour de l’astéroïde avant de former une sorte de queue à l’arrière de l’objet en raison de la pression du vent solaire, le flux de particules chargées provenant constamment de notre soleil. Cette queue se serait visiblement divisée en deux flux pendant quelques jours sans que les chercheurs ne puissent expliquer pourquoi.

DART Hubble
Une chronologie de l’impact. Crédits : NASA

Environ cinq mois après avoir intentionnellement écrasé son vaisseau DART sur cet astéroïde lointain, la NASA a également confirmé dans ces études le succès retentissant de sa mission. La force de l’impact aurait en effet modifié l’orbite de Dimorphos autour de Didymos d’environ trente-trois minutes, redirigeant ainsi la trajectoire de la plus petite roche spatiale.

L’étude note également que l’interception d’un astéroïde de taille semblable à celle de Dimorphos serait techniquement possible sans mission de reconnaissance préalable à condition seulement que les scientifiques aient plusieurs années (de préférence plusieurs décennies) devant eux pour se préparer.