Ils tentent de créer des cellules « universelles » immunisées contre toute forme de virus !

Crédits : Pixabay / lisichik

Des « ingénieurs du génome » ont déclaré avoir utilisé une variante des ciseaux génétiques CRISPR-Cas9. Le but ? Redéfinir à terme des génomes complets, mais aussi obtenir des cellules dites « universelles » qui seront immunisées de façon naturelle contre n’importe quelle maladie !

Les ciseaux CRISPR-Cas9

En quelques années, les ciseaux génétiques CRISPR-Cas9 ont permis à divers laboratoires de pratiquer de nombreuses expériences. Il s’agit par exemple de forcer l’expression d’une enzyme déficiente ou de corriger des mutations génétiques. En revanche, l’espoir se situe surtout dans la volonté de conférer aux cellules une résistance aux maladies, notamment au virus du SIDA.

La plupart du temps, il s’agit de modifier un gène à la fois, et ce en l’activant, le désactivant ou bien en y insérant de nouveaux fragments d’ADN. Comme l’indique un article publié dans la MIT Technology Review le 26 mars 2019, les chercheurs du George Church’s Harvard lab ont indiqué avoir effectué 13 200 modifications simultanées sur une seule cellule – un record absolu. Le docteur George Church était déjà à l’origine du précédent record établi en 2017 : 62 copies d’un rétrovirus présent dans l’ADN d’un porc avaient été éradiquées.

Crispr-Cas9 ciseaux génétiques
Crédits : Flickr

Séquence particulière d’ADN et nouvelle technique

Lors de l’établissement de ce nouveau record ont été visées les séquences particulières de l’ADN connues sous le nom de LINE-1. Or, il est question de « transposons », des sortes de gènes capables de changer leur position dans le génome. Nous ne connaissons pas leur fonction, mais ceux-ci constituent pratiquement la moitié de notre génome ! Il faut savoir que les transposons des séquences LINE-1 sont soupçonnés d’avoir subi diverses mutations avec le temps, et ainsi d’être à l’origine de maladies neurologiques ou encore susceptibles d’accélérer le vieillissement.

Ainsi, les chercheurs menés par George Church avancent dans leur publication sur la plateforme BioRxiv l’utilité d’éliminer d’un coup toutes ces mutations en faisant disparaître la séquence. En revanche, si intervenir à quelques endroits semble sans danger, opérer des centaines de ruptures en des lieux multiples est synonyme de mort de la cellule. C’est pour cette raison que les meneurs de l’étude ont utilisé une variante des ciseaux CRISPR-Cas9, un « éditeur de base » permettant de ne pas impacter la structure en double hélice de notre ADN. Pour l’instant, les scientifiques ont réussi à éliminer la moitié des éléments indésirables de LINE-1, et affirment être sur la voie d’un score proche de 100 %.

La finalité de ces recherches n’est autre que l’édition à grande échelle du génome. George Church désire tout d’abord parvenir à recoder complètement le génome du porc afin de le rendre compatible avec l’humain dans le cadre de transplantations d’organes. En revanche, les possibilités pourraient être incroyables selon les chercheurs. Nous en sommes encore très loin, mais il est question de « cellules universelles » naturellement immunisées contre toute forme de virus !


Articles liés :

Les premiers bébés génétiquement modifiés sont-ils nés en Chine ?

Les ciseaux génétiques Crispr-Cas9 causeraient des mutations non prévues !

Cyborg : le marché de l’humain 2.0 en plein essor !