Une équipe internationale de chercheurs annonçait il y a quelques jours la mise en place d’un projet visant à rassembler des séquences génomiques des 66 000 espèces de vertébrés vivantes sur Terre. Une entreprise pharaonique, dont le coût total est estimé à plus de 600 millions de dollars.
Le projet est une extension d’un programme plus ancien lancé en 2009 sous le nom de Projet Génome 10K (G10K), qui visait à déchiffrer les génomes de 10 000 vertébrés. Les coûts de recherche génomique ont depuis baissé, et les technologies permettant de le faire se sont affinées. Ces avancées poussent aujourd’hui des dizaines de chercheurs à entreprendre le séquençage des génomes de toutes les espèces de vertébrés connues : 66 000 au total. Une véritable « arche de Noé » annoncée il y a quelques jours lors d’une conférence de presse tenue à l’Université Rockefeller de New York.
Oliver Ryder, cofondateur de G10K et directeur du Zoo Institute for Conservation de San Diego, a notamment déclaré que ce projet avait le potentiel de «transformer tous les domaines de la biologie», et de faire de nous les «meilleurs gardiens de la vie sur Terre», en préservant «notre patrimoine biologique» de l’extinction. «Je suis très heureux que nous soyons maintenant en mesure de faire les choses correctement», ajoute également David Haussler, cofondateur du G10K et directeur de l’Institut de génomique UC Santa Cruz. «C’est vraiment le moment de commencer. Nous n’avons aucune excuse pour ne pas le faire.»
Si les nouvelles technologies de séquençage permettent aujourd’hui de gagner du temps et de l’argent, nous pourrions bientôt en séquencer un en une semaine pour 30 000 dollars. Il fallait auparavant plusieurs millions de dollars et plusieurs années pour séquencer un génome. Mais le financement d’un tel projet pourrait tout de même refréner quelques ardeurs. Pour l’heure, «seulement 2,5 millions de dollars sur les 6 millions de dollars nécessaires pour séquencer une espèce représentative de chacune des 260 principales branches de l’arbre généalogique des vertébrés ont été recueillis», peut-on lire dans la revue Science. Pour couvrir les plus de 66 000 vertébrés connus, plus de 600 millions de dollars seront donc nécessaires.
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