Ils ont sauvé la vie d’une chienne grâce à une greffe de peau de poisson

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Crédits : Université d'État du Michigan

Des vétérinaires américains de la Michigan State University ont récemment sauvé la vie d’une chienne gravement brûlée dans un incendie. Et pour ce faire, ils ont fait appel à une technique expérimentale : la greffe de peau de poisson.

C’est une histoire qui aurait pu très mal tourner. Stella, une jeune chienne de un an, s’est retrouvée coincée dans un incendie chez elle, en février dernier. Ses propriétaires étaient absents au moment des faits. Sauvée in extremis, Stella souffrait néanmoins de graves brûlures au deuxième et troisième degré. Ses poumons étaient également touchés, à cause de l’inhalation de fumée, ainsi que ses deux yeux. Conduite dans le cabinet vétérinaire de la Michigan State University, la chienne était dans un état critique. Les médecins se sont malheureusement très vite rendu compte qu’une anesthésie générale était exclue. Il a donc fallu inventer.

Une technique encore expérimentale

« Nous avons dû faire preuve de créativité à cause du traumatisme important causé aux poumons de Stella, explique en effet dans le rapport de cas la vétérinaire Brea Sandness. Elle n’était pas une excellente candidate à l’anesthésie générale à cause de ses troubles respiratoires ».

Les vétérinaires ont alors eu l’idée de greffer de la peau de poisson. La technique semble rencontrer du succès depuis quelques années lors d’essais menés en laboratoire. Tant sur les animaux que sur les humains, en raison du faible taux de contamination virale (contrairement aux peaux de mammifères). Mais elle n’est reste pas moins encore expérimentale. Malgré tout, c’était ici la seule option pour éviter l’euthanasie. Pour le cas de Stella, les médecins ont utilisé de la peau de morue islandaise.

« Nous avons réussi à placer les morceaux de peau avec une sédation minimale, ce qui nous a non seulement permis de la traiter sans stress supplémentaire pour ses poumons, mais également de maximiser le processus de guérison », explique la vétérinaire.

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Stella s’en est bien sortie. Crédits : Université d’État du Michigan

Une source d’inspiration

Stella a finalement passé deux semaines en observation à l’Université avant de pouvoir retourner chez elle. Elle aura probablement besoin de soins pendant encore plusieurs mois pour corriger ses problèmes respiratoires et oculaires, mais elle peut se nourrir et se déplacer normalement. Finalement l’histoire se termine bien, et pourrait en inspirer d’autres.

« Le cas de Stella est une source d’inspiration, et ses greffes pourraient être un nouvel outil de traitement extrêmement efficace dans la profession vétérinaire », note en effet Brea Sandness. Le succès de cette opération est tel que les vétérinaires discuteront du cas de Stella lors de la convention annuelle de la Society of Veterinary Surgery, qui aura lieu le mois prochain.

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