Ils ont repéré les restes d’une explosion d’étoile observée il y a plus de 2 000 ans

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Les restes d'une explosion enregistrée par les anciens astronomes chinois. Crédits : ESA / Hubble et NASA, F Göttgens (IAG)

Une équipe d’astronomes annonce être tombée sur les restes d’une explosion stellaire observée par des astronomes chinois il y a plus de 2 000 ans.

En 48 avant notre ère, des astronomes chinois documentèrent l’apparition soudaine, dans le ciel nocturne, d’un point lumineux dans leur constellation de Nandou (le Sagittaire aujourd’hui). Une récente étude suggère aujourd’hui qu’il s’agissait probablement d’une explosion stellaire particulière : une nova, entrée en action dans un amas globulaire. Les dates semblent concorder. L’explosion aurait également été suffisamment puissante pour être visible depuis la Terre. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics.

Les « nova » sont des explosions qui se produisent à la surface de naines blanches (le futur de notre Soleil) aspirant la matière d’une étoile ordinaire voisine dans un système binaire. L’énergie accumulée est telle qu’une violente explosion surgit, augmentant de plusieurs ordres de grandeur la luminosité de la naine blanche. S’échappent alors de vastes de nuages de gaz et de poussière formant une nébuleuse. Le principe de cette nouvelle étude était de partir à la recherche de vestiges de nova dans des amas globulaires. Et les chercheurs en ont trouvé.

Le même événement, 2 000 ans plus tard

Direction l’amas globulaire NGC 6656. Les chercheurs de la Georg-August-Universität, en Allemagne, expliquent avoir observé la région pendant sept nuits entre 2015 et 2017 grâce à l’instrument MUSE, installé sur le Very Large Telescope au Chili. Ils détaillent alors la découverte de restes d’une explosion, survenue il y a environ 2 000 ans. Les coordonnés de ces vestiges semblent également concorder avec celles relatées par les anciens astronomes chinois (à peu de chose près). Pour les chercheurs, il ne fait quasiment aucun doute qu’il s’agit bel et bien du même événement.

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Illustration artistique de l’explosion d’une étoile en nova. Crédits : Warsaw University Observatory

Bien évidemment, le ciel est vaste. Il n’est donc pas impossible que les chercheurs fassent fausse route et qu’il ne s’agisse finalement que d’une coïncidence. Il est en effet compliqué, encore aujourd’hui, de rapporter avec précision les anciennes cartes du ciel chinoises aux coordonnées modernes. D’autres interprétations sont donc probables, mais l’hypothèse de la nova semble la plus convaincante.

Rappelons que ce n’est pas la première fois que des astronomes trouvent la preuve d’une explosion stellaire documentée par d’anciens astronomes. En 1437, des chercheurs coréens ont par exemple, documenté une étoile étonnamment brillante dans le ciel nocturne, restée visible pendant deux semaines. Là encore, il s’agissait de l’explosion d’une nova. Notons également le cas de la nébuleuse du Crabe, un rémanent de l’explosion d’une étoile observée par un astronome chinois le 4 juillet 1054.

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